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Soutenances autorisées pour l'ED « École Doctorale Droit Normandie » (ED 98 DN)

Liste des soutenances actuelles 8

La liberté cοntractuelle en drοits des sûretés ΟΗADA et français

Doctorant·e
KETCHEUZEU NANA Soline
Direction de thèse
PELLIER JEAN-DENIS (Directeur·trice de thèse)
DZEUKOU GUY BLAISE (Co-directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
09/10/2024 à 10:30
Lieu de la soutenance
UFR Droit, Sciences économiques et gestion, Salle des thèses, 4ème étage, 3 Avenue Pasteur, 76000 Rouen
Rapporteurs de la thèse
KEM CHEKEM BRUNO MARCELLIN Professeur des Universités UNIVERSITE DE DSCHANG
SEJEAN-CHAZAL CLAIRE Professeur des Universités Sorbonne Universite
Membres du jurys
DELEBECQUE PHILIPPE, Professeur des Universités, UNIVERSITE PARIS 1 PANTHEON-SORBONNE
DZEUKOU GUY BLAISE, Professeur des Universités, UNIVERSITE DE DSCHANG
PELLIER JEAN-DENIS, Professeur des Universités, Université de Rouen Normandie
SEJEAN-CHAZAL CLAIRE, Professeur des Universités, Sorbonne Universite
TOUZAIN ANTOINE, Professeur des Universités, Université de Rouen Normandie
Résumé
L’efficacité des sûretés se conjugue avec les ambitions de renforcement de sécurité et de simplification du droit des sûretés. Toutefois, atteindre ces objectifs n’est pas une tâche facile pour le législateur eu égard aux intérêts divergents. Dans une conception contractuelle des sûretés, la liberté est le principe. Sa consécration en droits des sûretés OHADA et français ne fait aucun doute. Cependant, cette liberté se veut encadrée pour assurer un équilibre entre les intérêts des parties. Cette thèse se propose d’apprécier l’aptitude des deux législateurs à encadrer la liberté contractuelle pour une efficacité économique des sûretés. De manière générale, le législateur français s’est montré plus souple contrairement au législateur de l’OHADA qui, malgré les efforts d’assouplissement, reste encore lié par de diverses contraintes socio-économiques voire culturelles des pays membres. En tout état de cause, dans les deux systèmes, les parties ont la latitude de choisir la sûreté sous réserve de certaines exigences liées aux sûretés réelles, et de l’aménager. Le législateur français est allé plus loin en consacrant la dématérialisation des sûretés. C’est une technique certes salutaire et adaptée à son contexte infrastructurel, mais dont l’efficacité demeure subordonnée à celle de la signature électronique qui n’est pas sans limite pour l’heure. Cependant, pour renforcer la sécurité des sûretés et préserver son efficacité, la liberté contractuelle a été passée sous le filtre de la bonne foi. Il en découle une protection accrue du constituant ou de la personne garante, d’où les mesures de précaution suggérées pour le créancier. En définitive, bien que des progrès aient été réalisés, l’équilibre recherché par le droit des sûretés reste un défi complexe.
Abstract
The efficiency of sureties is in line with the ambitions of strengthen the security and simplify the law on securities. However, achieving these objectives is not an easy task for the legislator given the divergent interests. In a contractual approach of securities, freedom is the principle. There is no doubt that it is enshrined in OHADA and French security law. However, this freedom is intended to be regulated to ensure a balance between the interest of the parties. This thesis sets out to assess the ability of these two legislators to provide a framework for this freedom in order to ensure the economic efficiency of securities. Generally speaking, the French legislator has shown itself to be more flexible, unlike the OHADA legislator, which, despite efforts to make it more flexible, is still bound by various socio-economic and even cultural constraints in the member countries. At all events, in both systems, the parties are free to choose the security, subject to certain requirements relating to security in rem, and to adapt it. The French legislature has gone a step further by enshrining the dematerialisation of security interests. This is certainly a salutary technique adapted to its infrastructural context, but its effectiveness remains subordinate to that of the electronic signature, which is not without limits for the time being. However, to strengthen the security of collateral and preserve its effectiveness, freedom of contract has been subjected to the filter of good faith. The result is greater protection for the grantor or guarantor, hence the precautionary measures suggested for the creditor. In short, although progress has been made, the balance sought by security law remains a complex challenge.

Le régime de l’οbligatiοn in sοlidum à la dette dοuanière

Doctorant·e
PULBY Baptiste
Direction de thèse
LEGROS CECILE (Directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
26/09/2024 à 10:00
Lieu de la soutenance
3 Av. Pasteur, 76000 Rouen UFR Droit, Sciences Économiques et Gestion
Rapporteurs de la thèse
ALBERT JEAN-LUC Professeur des Universités Aix-Marseille université
ANDREU LIONEL Professeur des Universités Université Poitiers
Membres du jurys
ALBERT JEAN-LUC, Professeur des Universités, Aix-Marseille université
ANDREU LIONEL, Professeur des Universités, Université Poitiers
DELEBECQUE PHILIPPE, Professeur des Universités, UNIVERSITE PARIS 1 PANTHEON-SORBONNE
JENNARD SEBASTIEN, ,
LEGROS CECILE, Professeur des Universités, Université de Rouen Normandie
PELLIER JEAN-DENIS, Professeur des Universités, Université de Rouen Normandie

Οrdre public textuel et οrdre public virtuel. Etude de drοit internatiοnal privé

Doctorant·e
NELLIS Ezra
Direction de thèse
GUILLAUME JOHANNA (Directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
25/09/2024 à 14:00
Lieu de la soutenance
UFR de Droit, Sciences économiques et Gestion. Salle C-411, 4ème étage. 3 Av. Pasteur 76000 ROUEN.
Rapporteurs de la thèse
FULLI - LEMAIRE SAMUEL Professeur des Universités Université de Strasbourg
REMY BENJAMIN Professeur des Universités Cy Cergy Paris Universite
Membres du jurys
ANCEL MARIE-ELODIE, Professeur des Universités, UNIVERSITE PARIS 2 PANTHEON-ASSAS
FULLI - LEMAIRE SAMUEL, Professeur des Universités, Université de Strasbourg
GUILLAUME JOHANNA, Professeur des Universités, Université de Rouen Normandie
KLEIN JULIE, Professeur des Universités, I.E.P. DE PARIS
REMY BENJAMIN, Professeur des Universités, Cy Cergy Paris Universite
Résumé
En droit international privé, l’ordre public est un outil de la justice conflictuelle dont la mission est de défendre le corpus juridique et la cohésion sociale de l’État requis. Pour ce faire, l’ordre public international repose sur un mécanisme dont les deux composantes sont les lois de police et l’exception d’ordre public. Dans les contentieux témoignant d’un élément d’extranéité, l’ordre public international peut s’opposer à l’application d’une loi étrangère pour trancher un litige ou faire obstacle à la circulation d’un acte public étranger en raison des atteintes qu’ils pourraient porter aux valeurs fondamentales du for. En droit français, l’ordre public international trouve un fondement textuel dans l’article 6 du Code civil qui dispose qu’« [o]n ne peut déroger, par des conventions particulières, aux lois qui intéressent l'ordre public et les bonnes mœurs ». Cela signifie qu’en théorie, si l’ordre public international défend l’axiologie du for, il faut que le législateur ait au préalable déterminé la substance de l’ordre public international ; le cas échéant, le principe d’ordre public consacré par le Code civil resterait lettre morte. Effectivement, le juge national ne peut pas créer du droit. Pourtant, en matière d’ordre public international, c’est au juge qu’est revenu la mission de déterminer les normes juridiques, principes et valeurs devant intégrer l’ordre public international. Ce constat fut l’occasion de formuler plusieurs remarques. Dans le système légaliste français, le juge n’a pas la légitimité nécessaire pour être le seul décisionnaire en la matière et l’ordre public international virtuel est souvent critiqué par les juristes pour sa variabilité et son imprévisibilité. En outre, la Constitution française, qui détermine le processus d’élaboration de la norme, habilite exclusivement le législateur à produire un discours normatif. Enfin, le juge n’est pas le porteur de la vox populi qui ne peut s’exprimer, d’après le contrat social, qu’à travers la règle de droit adoptée par le législateur en sa qualité de représentant du Peuple. À l’aune de ces considérations, il ressort qu’un décalage entre l’« être » et le « devoir-être » du système juridique affecte l’organisation sociétale française a fortiori en droit international privé. À ce titre, la première partie de l’étude a été consacrée à l’exposition de la relativité des présupposés et dogmes sur lesquels reposent la construction de l’ordre public international textuel. Cela nous a permis de mettre en exergue l’importance de la complémentarité de la textualité et de la virtualité de l’ordre public international, mais plus encore, l’impossibilité de considérer avec absoluité l’objectif de parvenir à édicter un ordre public international textuel. A contrario, nous avons mis en lumière la rationalité intrinsèque du phénomène de la virtualité en droit, qui en la matière est motivé par une démarche constructive initiée par le juge au service du système juridique français. La virtualité de l’ordre public international participe à l’édification de la Nation en préservant les règles les plus structurantes pour les individus sur le territoire du for. La deuxième partie de l’étude s’est attelée à démontrer l’existence de l’influence psychique de l’individu sur le système juridique, mais aussi le fonctionnement et la mission de l’ordre public international. Les besoins motivationnels des individus et les mécanismes conscients comme inconscients de la vie mentale des personnes physiques ont une résurgence sur la finalité de l’ordre public international. Cela fut l’occasion de mettre en perspective la multiplicité des fonctions de l’ordre public international et de s’intéresser à leur utilité dans le contexte juridique contemporain. In fine, c’est au profit d’une approche pluridisciplinaire et éclectique que nous sommes parvenu à faire émerger la rationalité des fonctions de l’ordre public international et de sa dimension virtuelle.
Abstract
In private international law, public policies are a tool of conflict laws, whose mission is to defend the legislative corpus and the social cohesion of the required State. In order to do so, international public policies rely on a mecanism made out of two main components: mandatory laws and public policies’ exceptionality. When an extraneous element is present in a given case, international public policies can go against the application of a foreign law in order to settle a case or to oppose the traffic of a foreign public act going against the founding values of the forum. In French law, international public policies are based on article 6 of the Code civil, which states that "one cannot, through specific conventions, go against the laws of public policies and good morals". This means that, in theory, if international public policies defend the forum’s axiology, the lawmaker must previously have determined international public policies’ substance; if it is so, the principle behind public policies sanctionned in the Code civil would be held in abeyance. Indeed, a national judge cannot create law. However, when it comes to international public policies, judges have ended up with the responsibility to determine legislative norms, principles and values meant to become international public policies. This observation presents an opportunity to elaborate on a few points. In the French legal system, the judge does not have the necessary legitimacy to be the sole decision-maker on this topic and international public policies are often criticized by legal practitioners for their changeability and unforseeable nature. What is more, the French Constitution, which determines the process through which norms are drawn up, only authorizes the law maker to produce prescriptive discourse. Finally, the judge is not the vox populi’s herald: according to the social contract, the rule of law is its sole expression as it stems from the proper representative of the People, the law maker. From these observations, one can conclude that a discrepancy exists between the legal system’s being and its duty, which affects the French social organisation, especially when it comes to private international law. This has allowed us to stress the importance of the balance between the written and virtual aspects of private international law, and more than that, the impossibility of considering in absolutes the aim of creating written international public policies. On the other hand, we have brought to light the intrinsic rationality of virtual law, motivated in this case by a constructive approach initiated by the judge in service of the French legal system. The written nature of international public policies takes part in the edification of the Nation by preserving the most structuring rules for individuals within the territory of the forum. The second part of our study shows an existing psychological influence on the legal system as well as on international public policies’ operating and objectives. People’s motivational needs and the mechanisms, both conscious and unconscious, that drive their mental lives have an impact on international public policies’ aim. Once again, this was an opportunity to put into perspective the many functions of international public policies and to delve into their use in a contemporary legal context. Ultimately, it is through a multidisciplinary and eclectic approach that we have managed to bring to the surface the rationale behind international public policies’ functions, and its virtual characteristic.

Les idées radicales et le drοit pénal.

Doctorant·e
CRESCENT Flavien
Direction de thèse
DECHEPY JOHAN (Directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
10/09/2024 à 09:30
Lieu de la soutenance
Université de Rouen Normandie
Rapporteurs de la thèse
KLEIN JULIE Professeur des Universités I.E.P. DE PARIS
VERNY EDOUARD Professeur des Universités UNIVERSITE PARIS 2 PANTHEON-ASSAS
Membres du jurys
ALIX JULIE, Professeur des Universités, Universite de Lille
DECHEPY JOHAN, Maître de Conférences, Université de Rouen Normandie
GUILLAUME JOHANNA, Professeur des Universités, Université de Rouen Normandie
KLEIN JULIE, Professeur des Universités, I.E.P. DE PARIS
TCHEN VINCENT, Professeur des Universités, Université de Rouen Normandie
VERNY EDOUARD, Professeur des Universités, UNIVERSITE PARIS 2 PANTHEON-ASSAS
Résumé
Les idées radicales sont porteuses d’un dilemme classique pour le droit pénal qui doit poursuivre son objectif de protection de l’ordre public tout en respectant les garanties propres à tout Etat de droit. Face à la menace que constitue la radicalisation de certains individus pour notre société, l’appel au droit pénal est une des réponses privilégiées des pouvoirs publics, sans pour autant que l’efficacité de cette solution ne soit encore, pour l’heure, avérée. L’enjeu de la question radicale est avant tout lexical car elle emporte des conséquences pour la qualification juridique en droit pénal. La radicalisation repose sur un processus d’adhésion à une idée radicale et traduit un élément moral particulier pour l’individu sans qu’il ne puisse se départir d’une certaine matérialité, nécessaire à l’appréhension pénale. Il est également extra-juridique car le droit pénal ne peut que s’appuyer sur l’intervention d’un ensemble pluridisciplinaire d’acteurs compétents pour répondre aux exigences qu’imposent la radicalité des individus. Psychologues, psychiatres, conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation sont autant de profils indispensables au suivi des auteurs reconnus comme étant radicalisés. L’analyse de la question radicale par le droit pénal requiert ainsi une traduction juridique de concepts extra-juridiques. C’est ainsi que, replacée au cœur d’un mouvement préventif accru propre à notre droit pénal contemporain, l’appréhension pénale des idées radicales apparaît comme une solution qui ne doit être envisagée qu’avec précaution et que seul le respect des principes fondamentaux de notre Etat de droit devrait pouvoir assurer. Pour ce faire, cette étude se propose de dresser une grille de lecture de la radicalité adaptée aux contraintes du droit pénal ainsi que des propositions adaptées pour traiter les radicalités dans notre société.
Abstract
Radical ideas carry a classic dilemma for criminal law, which must pursue its objective of protecting public order while respecting the guarantees of any state governed by the Rule of law. Facing the threat posed by the radicalization of certain individuals to our society, using the criminal law is one of the preferred responses of the public authorities, although the effectiveness of this solution has not yet been proven. The issue of the radical question is above all lexical because it has consequences for the legal qualification in criminal law. Radicalization is based on a process of adhering to a radical idea and translates a particular intention for the individual without being able to depart from a certain materiality, which is necessary for criminal apprehension. It is also extra-legal because criminal law can only rely on the intervention of a multidisciplinary set of competent actors to meet the requirements imposed by the radicalism of individuals. Psychologists, psychiatrists and prison officers are all essential profiles for the follow-up of perpetrators recognized as being radicalized. The analysis of the radical question by criminal law thus requires a legal translation of extra-legal concepts. Thus, placed at the heart of an increased preventive movement specific to our contemporary criminal law, the criminal apprehension of radical ideas appears to be a solution that must be considered only with caution and that only respect for the fundamental principles of our rule of law should be able to ensure. To do this, this study proposes to draw up a framework for interpreting radicalism adapted to the constraints of criminal law as well as proposals adapted to deal with radicalism in our society.

La capacité du drοit internatiοnal de la biοdiversité à accueillir une plus grande hybridatiοn cοnceptuelle : Enquête au cœur des prοcessus scientifiques et institutiοnnels de la Cοnventiοn sur la diversité biοlοgique. Une petite histοire naturelle du pοint de vue du drοit internatiοnal.

Doctorant·e
SPIELEWOY Pierre
Direction de thèse
PESSINA STEPHANE (Directeur·trice de thèse)
BELAIDI NADIA (Co-directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
12/06/2024 à 13:30
Lieu de la soutenance
Salle des Thèse (C4-11), Faculté de Droit de l'Université de Rouen, 3 avenue Pasteur, 76000 Rouen
Rapporteurs de la thèse
MALJEAN-DUBOIS SANDRINE Directeur de Recherche UNIVERSITE AIX MARSEILLE 3 PAUL CEZANNE
MISONNE DELPHINE Professeur des Universités Université St -Louis de Bruxelles (BEL)
Membres du jurys
BELAIDI NADIA, Directeur de Recherche, CNRS PARIS
MALJEAN-DUBOIS SANDRINE, Directeur de Recherche, UNIVERSITE AIX MARSEILLE 3 PAUL CEZANNE
MENDOZA-CAMINADE ALEXANDRA, Professeur des Universités, Universite Toulouse 1 Capitole
MISONNE DELPHINE, Professeur des Universités, Université St -Louis de Bruxelles (BEL)
PESSINA STEPHANE, Professeur des Universités, Université de Rouen Normandie
SEGERS HENDRIK, ,
Résumé
Cette thèse propose une analyse du droit international de la diversité biologique à travers une ethnographie juridique de la convention sur la diversité biologique, ouverte à ratification en 1992 à Rio. Il s'agit de s'interroger, en particulier, sur la possibilité pour le droit de la Convention d’accueillir, au sein de ses catégories juridiques, des éléments de ce qui se réfère, sur le plan de l’éthique environnementale, aux ontologies non-dualistes. Classiquement, le Droit passe par la personnalisation ou la patrimonialisation pour régir la relation Hommes/nature. Cette catégorisation est aujourd’hui frontalement interrogée par les nouvelles manières de penser cette relation, et en particulier par la reconnaissance d’ontologies non-dualistes. La convention sur la diversité biologique est particulièrement intéressante sur ce plan car il semble que d'autres logiques soient présentes dans son droit. Elle est, par exemple, l’un des premiers instruments du droit international de l’environnement à consacrer l’approche écosystémique dans le droit positif. Elle consacre, également, la valeur intrinsèque de la diversité biologique, en plus de donner pour la première fois en droit international, une définition juridique de la diversité biologique. Ainsi, il semblait pertinent d’observer directement la fabrication de ce droit. En particulier, d’observer la manière pour la Convention d’intégrer des concepts issus des sciences écologiques, mais également des concepts qui seraient issues de cosmogonies autochtones. En effet, de manière très originale, la Convention a mis en place un mécanisme institutionnel qui permet à la parole autochtone d’être accueillie en son sein. Ce travail a ainsi été élaboré particulièrement à partir de ces constats et pensé comme une enquête dont la visée est de comprendre, à travers l’analyse systématique des mécanismes institutionnels et scientifiques de la Convention, s’il est effectivement possible de constater l’émergence de concepts juridiques nouveaux. Ce travail a mobilisé des corpus textuels, mais également des données de terrain issues de l’observation participante dans le cadre d’une méthodologie qui s’inspire de l’anthropologie du droit.
Abstract
This thesis analyzes international law on biological diversity through a legal ethnography of the Convention on Biological Diversity, opened for ratification in Rio in 1992. In particular, it examines whether the law of the Convention can accommodate, within its legal categories, elements of non- dualistic ontologies in environmental ethics. Traditionally, law has used personalization or patrimonialization to govern the relationship between man and nature. Today, this categorization is being challenged head-on by new ways of thinking about this relationship, and in particular by the recognition of non-dualistic ontologies. The Convention on Biological Diversity is particularly interesting in this respect, as it seems that other logics are present in its law. It is, for example, one of the first instruments of international environmental law to enshrine the ecosystem approach in positive law. It also enshrines the intrinsic value of biological diversity and, for the first time in international law, provides a legal definition of biological diversity. Thus, it seemed pertinent to directly observe the making of this law. In particular, to observe the way in which the Convention integrates concepts from the ecological sciences, as well as from indigenous cosmogonies. Indeed, in a highly original way, the Convention has set up an institutional mechanism that allows indigenous voices to be heard within it. This work has therefore been developed specifically on the basis of these observations, and conceived as a survey whose aim is to understand, through a systematic analysis of the institutional and scientific mechanisms of the Convention, whether it is indeed possible to observe the emergence of new legal concepts. This work mobilized textual corpora, but also field data derived from participant observation within the framework of a methodology inspired by the anthropology of law.

La cοοpératiοn entre l'ΟΝU et L'UA en matière de lutte cοntre le terrοrisme. Cοntributiοn à l'étude du cadre juridique et pοlitique de lutte cοntre le terrοrisme en Afrique.

Doctorant·e
DIA Thierno
Direction de thèse
BIAD ABDELWAHAB (Directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
14/02/2024 à 14:00
Lieu de la soutenance
Université de Rouen Pasteur
Rapporteurs de la thèse
DUBUY MELANIE Maître de Conférences HDR Université de Lorraine
MILLET-DEVALLE ANNE Professeur des Universités UNIVERSITE NICE SOPHIA ANTIPOLIS
Membres du jurys
BIAD ABDELWAHAB, Maître de Conférences HDR, Université de Rouen Normandie
BOUMGHAR MOULOUD, Professeur des Universités, UNIVERSITE AMIENS PICARDIE JULES VERNE
DUBUY MELANIE, Maître de Conférences HDR, Université de Lorraine
MILLET-DEVALLE ANNE, Professeur des Universités, UNIVERSITE NICE SOPHIA ANTIPOLIS
Résumé
Le phénomène du terrorisme est aujourd’hui une préoccupation mondiale. Et cette préoccupation s’est accentuée avec les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, qui ont démontré que le terrorisme doit être combattu par tous les acteurs internationaux, principalement les États et les organisations internationales, à travers la coopération internationale. C’est dans ce cadre que s’inscrit principalement notre étude, mais avec l’exemple de la coopération entre l’ONU et l’UA. Traiter la question de la coopération entre ces deux organisations internationales, revient de prime abord à explorer le cadre juridique et politique de lutte contre le terrorisme, qui est par ailleurs un préalable à cette lutte. Mais l’objet final de notre étude porte sur l’application de ce cadre juridique en Afrique à travers la coopération entre l’ONU et l’UA. Mais nous partons du principe, en se posant la question de savoir si, compte tenu des faiblesses récurrentes de l’UA, il est véritablement possible pour elle de contribuer massivement à la lutte contre le terrorisme en Afrique à travers sa coopération avec l’ONU. Cependant, en dépit de l’abondance de textes onusiens et de l’UA constituant le cadre juridique et politique de lutte contre le terrorisme en Afrique, beaucoup d’efforts restent à faire, notamment du côté de l’UA, de ses États membres ou encore des organisations internationales africaines affiliées à l’Union.
Abstract
Terrorism is now a global concern. And this concern was heightened by the attacks on the United States on september 11, 2001, which demonstrated that terrorism must be fought by all international actors, mainly states and international organizations, through international cooperation. This is the main focus of our study, but with the example of cooperation between the UN and the AU. Dealing with the question of cooperation between these two international organizations is, first and foremost, to explore the legal and political framework for combating terrorism, which is also a precondition for this fight. But the final focus of our study is the application of this legal framework in Africa through cooperation between the UN and the AU. But we start from the premise of asking whether, given the AU’s recurrent weaknesses, it is really possible for it to make a massive contribution to the fight against terrorism in Africa through its cooperation with the UN. However, despite the abundance of UN and AU texts that provide the legal and political framework for the fight against terrorism in Africa, much remains to be done, particularly by the AU, its member states and African international organizations affiliated to the Union.

La prοtectiοn internatiοnale des drοits fοndamentaux des enfants victimes du recrutement fοrcé dans le cοnflit armé en Cοlοmbie

Doctorant·e
CHADOUTAUD Karen
Direction de thèse
LARRALDE Jean-Manuel (Directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
15/12/2023 à 14:30
Lieu de la soutenance
Salle des actes du bâtiment Droit
Rapporteurs de la thèse
MILLET-DEVALLE ANNE Professeur des universités UNIVERSITE NICE SOPHIA ANTIPOLIS
ROTA Marie Maître de conférences HDR Université de Lorraine
Membres du jurys
CALDERON-VALENCIA FELIPE, Professeur , Université de Medellin
LARRALDE Jean-Manuel, Professeur des universités, Université de Caen Normandie
MILLET-DEVALLE ANNE, Professeur des universités, UNIVERSITE NICE SOPHIA ANTIPOLIS
ROTA Marie, Maître de conférences HDR, Université de Lorraine
SLAMA SERGE, Professeur des universités, Universite Grenoble Alpes
Résumé
Le recrutement, la conscription ou l’enrôlement des enfants dans des groupes armés continue à être une problématique de très grande importance aujourd’hui. La Colombie est l’un des pays où le conflit est encore d’actualité, et se constitue dans un cas assez emblématique ou du moins illustratif, entourant plusieurs questions autour de la protection des droits fondamentaux des enfants victimes du conflit armé, s’appuyant sur la discussion de l’efficacité d’un cadre normatif international consistant, apte à assurer protection et assistance à l’enfant en proie à des hostilités. Le droit international prévoit un ensemble de normes et de mécanismes juridiques applicables à la protection de l’enfant, qu’il soit victime directe ou indirecte des conflits. Cependant, l’examen de ces instruments montre qu’ils se caractérisent souvent par la généralité de leurs dispositions qui ne sont pas toujours adaptées à la prise en compte de la spécificité de l’enfant et l’évolution des conflits. De plus, ils soulèvent parfois des questions d’applicabilité liées, principalement, à l’adoption pour la part des États et leur compromis à établir un cadre juridique approprié aux enfants. La persistance des diverses violations fait prendre conscience des insuffisances normatives et impose une redéfinition de l’objectif d’une protection adéquat pour les enfants. Dans ce contexte, l’implication de la Cour Internationale de Justice et les condamnations prononcées par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre consistant au recrutement et à l’utilisation d’enfants soldats ouvrent le chemin pour finir avec le manque de justice envers la protection des enfants victimes dans les conflits ; malgré que certains systèmes régionaux de protections des droits de l’Homme comme l’interaméricain, démontrent une certaine relativité et établissent la nécessité d’insister sur la responsabilité première qui incombe aux États dans la protections des enfants. L’Accord de Paix entre le gouvernement colombien et la guérilla des FARC-EP en 2016 a permis de renforcer les mécanismes de la justice transitionnelle mis en œuvre pour une protection renforcée des droits fondamentaux des enfants victimes du conflit à partir des programmes et d’actions de rétablissement de leurs droits dont l’efficacité est aussi mise en question.
Abstract
The recruitment, conscription or enlistment of children in armed groups continues to be a major issue today. Colombia is one of the countries where the conflict is still ongoing, and is a fairly emblematic or at least illustrative case, surrounding a number of issues around the protection of the fundamental rights of child victims of armed conflict, based on the discussion of the effectiveness of a consistent international normative framework, capable of ensuring protection and assistance to children in the midst of hostilities. International law provides a set of standards and legal mechanisms applicable to the protection of children, whether they are direct or indirect victims of conflict. However, an examination of these instruments shows that they are often characterised by the generality of their provisions, which are not always adapted to take into account the specific nature of children and the evolution of conflicts. In addition, they sometimes raise questions of applicability, linked mainly to the adoption by States and their commitment to establishing an appropriate legal framework for children. The persistence of various violations raises awareness of normative shortcomings and requires a redefinition of the objective of adequate protection for children. In this context, the involvement of the International Court of Justice and the convictions handed down by the International Criminal Court for war crimes involving the recruitment and use of child soldiers pave the way for putting an end to the lack of justice in the protection of child victims of conflict; despite the fact that certain regional systems for the protection of human rights, such as the Inter-American system, demonstrate a certain relativity and establish the need to insist on the primary responsibility of States in the protection of children. The Peace Agreement between the Colombian government and the FARC-EP guerrillas in 2016 strengthened the transitional justice mechanisms implemented to enhance the protection of the fundamental rights of child victims of the conflict, based on programmes and actions to restore their rights, the effectiveness of which is also being questioned.

L'administratiοn électrοnique et la mοdernisatiοn de l'Etat en Afrique subsaharienne francοphοne

Doctorant·e
YOUSSOUF Mahamat Youssouf
Direction de thèse
BLAIZOT-HAZARD CATHERINE (Directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
17/11/2023 à 14:00
Lieu de la soutenance
Université de Rouen Site de pasteur - salle des soutenances - 3 avenue pasteur 76000 ROUEN
Rapporteurs de la thèse
FALL ALIOUNE BADARA Professeur des Universités UNIVERSITE BORDEAUX 4 MONTESQUIEU
KOUDE ROGER Professeur des Universités Institut Catholique Lyon Institut Catholique Lyon
Membres du jurys
BLAIZOT-HAZARD CATHERINE, Maître de Conférences HDR, Université de Rouen Normandie
BRAUD XAVIER, Maître de Conférences, Université de Rouen Normandie
FALL ALIOUNE BADARA, Professeur des Universités, UNIVERSITE BORDEAUX 4 MONTESQUIEU
KOUDE ROGER, Professeur des Universités, Institut Catholique Lyon Institut Catholique Lyon
Résumé
La révolution numérique a induit des profonds changements dans la société. Compte tenu du rôle catalyseur mais aussi transformateur que jouent les TIC dans le développement politique, économique, social et culturel, de nombreux Etats se sont employés à les intégrer dans les différents segments de leurs activités. Cependant, l’usage des TIC dans les administrations publiques demeure marginal en Afrique subsaharienne francophone et en particulier au Tchad. Or, l’analyse de différents maux qui caractérisent l’administration publique africaine soulève la question de la recherche d’une stratégie de réforme efficace pour obvier ces maux et contribuer à la modernisation des Etats africains. Surtout dans un contexte mondial très évolutif et caractérisé « par la prégnance de l’information et des technologies qui la véhiculent, en l’occurrence les TIC »1. Dans cette perspective, l'administration électronique pourrait-elle être une alternative crédible ? Et comment, dès lors, peut-elle contribuer aux mouvements de réformes administratives entrepris par les États africains en vue de leur modernisation ? Cette thèse qui s’appuie sur une démarche théorique et empirique et qui s’inscrit dans une logique interdisciplinaire (socio-anthropologie, science de l’information, management public, économie, etc.), examine l’insertion des TIC dans l’administration ainsi que leur capacité à transformer les Etats africains en renforçant la bonne gouvernance politique et administrative. La première partie examine le renforcement des principes de bonne gouvernance à travers la digitalisation de l’administration publique, tandis que la seconde se focalise sur l’utilisation de l’administration électronique comme levier de réforme des services publics, tout en attirant l’attention sur les défis liés à la sécurité, à la protection de la vie privée et des libertés.
Abstract
The digital revolution has brought about profound changes in society. Considering the catalytic and transformative role played by ICT in political, economic, social, and cultural development, many states have endeavored to integrate them into various aspects of their activities. However, the use of ICT in public administrations remains marginal in French-speaking sub-Saharan Africa, particularly in Chad. This analysis of various issues characterizing African public administration raises the question of finding an effective reform strategy to address these issues and contribute to the modernization of African states. Especially in a rapidly evolving global context characterized « by the prevalence of information and the technologies that convey it, namely ICT »2. In this context, could e-administration be a credible alternative? And how, therefore, can it contribute to the administrative reform efforts undertaken by African states to modernize themselves? This thesis, grounded in both theoretical and empirical approaches and encompassing an interdisciplinary perspective (socio-anthropology, information science, public management, economics, etc.), examines the integration of ICT into administration and their potential to transform African states by strengthening political and administrative good governance. The first part examines the enhancement of good governance principles through the digitization of public administration, while the second part focuses on the use of e-administration as a lever for reforming public services, while also drawing attention to the challenges related to security, privacy protection, and freedoms.