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Soutenances autorisées pour l'ED « Normandie Humanités » (ED 558 NH)

Liste des soutenances actuelles 20

L’autrement qu’être dans le cinéma d’Apichatpong Weerasethakul : une étude de l’apparaissant

Doctorant·e
PISTONE Marianne
Direction de thèse
VASSE David (Directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
28/06/2024 à 14:00
Lieu de la soutenance
Université de caen
Rapporteurs de la thèse
LÉCOLE-SOLNYCHKINE SOPHIE Professeur des universités Universite Toulouse 2 Jean Jaures
THOMAS BENJAMIN Professeur des universités Université de Strasbourg
Membres du jurys
COSTA FABIENNE, Professeur des universités, Université Grenoble Alpes
FIANT ANTONY, Professeur des universités, Universite de Haute Bretagne Rennes 2
LÉCOLE-SOLNYCHKINE SOPHIE, Professeur des universités, Universite Toulouse 2 Jean Jaures
THOMAS BENJAMIN, Professeur des universités, Université de Strasbourg
VASSE David, Professeur des universités, Université de Caen Normandie
Résumé
Ce travail de thèse se propose de considérer le cinéma d’Apichatpong Weerasethakul sous l’angle du visible et de l’invisible et du mouvement qui va de l’un à l’autre. Cet angle est celui de l’apparaissant, c’est-à-dire de ce qui, entre la divulgation, l’émergence et l’occultation, a lieu ou se retire. Il n’est pas seulement – posément – apparent mais bien apparaissant, c’est-à-dire entrevu dans l’inquiétude de l’acte d’apparition. En se concentrant notamment sur les espaces cruciaux des films que sont les jungles, une prospection mésographique est engagée dans les champs de la spatialité et de la corporéité. La phénoménologie (et ses concepts, ses interrogations, son vocabulaire, ses outils) est mobilisée comme moyen de recherche, comme biais, guide ou méthode, pour analyser ces films qui semblent bien observer les propositions principielles phénoménologiques : libération des concepts de substance, du temps comme constance, et du primat théorique de l’intériorité de la conscience, pour un autrement qu’être, une instabilité ontologique qui ouvre à des mondes autres et aux autres du monde.
Abstract
The aim of this thesis is to consider Apichatpong Weerasethakul's cinema from the angle of the visible and the invisible, and the movement from one to the other. This angle is that of the appearing, i.e. of that which, between disclosure, emergence and concealment, takes place or withdraws. It is not only apparent but in appearing, i.e. glimpsed in the anxiety of the act of appearing. Focusing in particular on jungles, which are crucial spaces in the films, a mesographic exploration is undertaken in the fields of spatiality and corporeality. Phenomenology (and its concepts, interrogations, vocabulary and tools) is mobilized as a means of research, as a bias, guide or method, to analyze these films, which seem to observe phenomenological principal propositions: liberation from the concepts of substances, of time as constancy, and from the theoretical primacy of the interiority of consciousness, for an other-than-being, an ontological instability that opens to other worlds and to others of the world.

Violentia Normannorum. Conception et usages de la violence du prince dans les mondes normands médiévaux 911-1154

Doctorant·e
FRESNEL Hugo
Direction de thèse
BAUDUIN Pierre (Directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
15/06/2024 à 14:00
Lieu de la soutenance
Amphithéâtre de la MRSH - Université de Caen Normandie
Rapporteurs de la thèse
DAVY GILDUIN Professeur des universités Universite Paris 10 Paris-Nanterre
LACHAUD FREDERIQUE Professeur des universités Sorbonne Université
Membres du jurys
BAUDUIN Pierre, Professeur des universités, Université de Caen Normandie
DAVY GILDUIN, Professeur des universités, Universite Paris 10 Paris-Nanterre
GAUTIER Alban, Professeur des universités, Université de Caen Normandie
HAGGER MARK, Professeur , Université de Bangor - UK
LACHAUD FREDERIQUE, Professeur des universités, Sorbonne Université
NEF ANNLIESE, Professeur des universités, UNIVERSITE PARIS 1 PANTHEON-SORBONNE
SANTINELLI-FOLTZ EMMANUELLE, Professeur des universités, Université polytechnique Hauts de France
Résumé
La violence du prince n’a pas encore fait l’objet d’études précises au Moyen Âge et encore moins dans les mondes normands (duché de Normandie, royaume d’Angleterre et royaume de Sicile). Dans le cadre des conceptions de Max Weber sur le « monopole de la violence légitime », les recherches s’étaient en effet focalisées sur la construction de ce monopole plus que sur son contenu en lui-même. Ma thèse analyse les pratiques de la violence, qu’elles soient physiques, guerrières, judiciaires ou encore symboliques, afin de combler cette lacune historiographique. Elle explore l’ensemble de ces violences en interrogeant les limites que le prince ne doit pas transgresser dans l’exercice de son pouvoir. Cette question des normes se pose d’autant plus dans des espaces qui ont été souvent perçus comme plus violents, en partie en raison de l’origine scandinave des ducs normands, en partie à cause des phénomènes de conquête. Cette image doit être replacée dans un contexte européen pour en saisir l’originalité, ou non. Par l’analyse de ces normes, il s’agit de déterminer quelle part de violence la société politique était prête à accepter au nom de la conservation de l’ordre social. Cette démarche doit être menée sans jamais perdre de vue les rapports de force qui sont au cœur des sociétés normandes. La norme n’est pas qu’une donnée, elle est une construction qui peut évoluer selon la capacité qu’ont différents acteurs d’imposer leur propre définition de la violence légitime. Le prince peut également être critiqué pour ses actions, ce qui peut l’obliger à se justifier, soit par des entreprises de légitimation, soit en répondant directement à ces critiques. En s’appuyant sur des sources narratives, diplomatiques, juridiques et épistolaires, cette thèse d’histoire politique réinterroge donc la violence comme un outil essentiel de la domination politique au Moyen Âge central dans les mondes normands.
Abstract
The violence of the prince has not yet been the subject of detailed study in the Middle Ages, and even less so in the Norman worlds (the Duchy of Normandy, the Kingdom of England and the Kingdom of Sicily). In the context of Max Weber's conceptions of the ‘’monopoly of legitimate violence’’, research had focused on the construction of this monopoly rather than on its content per se. My thesis analyses the practices of violence, whether physical, warlike, judicial or symbolic, to fill this historiographical gap. It explores all these forms of violence by examining the limits that princes must not transgress in the exercise of their power. This question of standards arises all the more in areas that have often been perceived as more violent, partly because of the Scandinavian origins of the Norman dukes, and partly because of the phenomena of conquest. This image needs to be placed in a European context to understand its originality, or otherwise. By analysing these norms, the aim is to determine how much violence political society was prepared to accept in the name of preserving social order. This approach must be taken without ever losing sight of the power relations at the heart of Norman societies. The norm is not just a given, it is a construct that can evolve according to the ability of different players to impose their definition of legitimate violence. The prince may also be criticised for his actions, which may force him to justify himself, either by legitimising his actions or by responding directly to these criticisms. Drawing on narrative, diplomatic, legal and epistolary sources, this political history thesis re-examines violence as an essential tool of political domination in the central Middle Ages in the Norman worlds.

Le statut de l'idée de philosophie première dans la phénoménologie de Husserl

Doctorant·e
VIEIRA Marcelo Rosa
Direction de thèse
HOUSSET Emmanuel (Directeur·trice de thèse)
GUIMARAES TADEU DE SOARES ALEXANDRE (Co-directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
14/06/2024 à 14:00
Lieu de la soutenance
Universidade Federal de Uberlândia
Rapporteurs de la thèse
AYRES FERRAZ MARCUS SACRINI Maître de conférences HDR Université de Sao Paulo
STARZYNSKI WOJCIECH ZBIGNIEW Maître de conférences HDR Polish Academy of Sciences
Membres du jurys
GUIMARAES TADEU DE SOARES ALEXANDRE, Professeur , Université fédérale de Uberlândia
HOUSSET Emmanuel, Professeur des universités, Université de Caen Normandie
KORELC MARTINA, Professeur , Universidade federal de Goias
STARZYNSKI WOJCIECH ZBIGNIEW, Maître de conférences HDR, Polish Academy of Sciences
Résumé
L'argument soutenu dans cette recherche s'articule autour des concepts de phénoménologie (descriptive et transcendantale) développés par Edmund Husserl et prend position en faveur de la thèse selon laquelle le concept de philosophie première, appliqué au projet phénoménologique, appartient essentiellement à la caractérisation de ce projet dans sa relation avec l'ensemble des sciences philosophiques. Ainsi, la présente thèse explore la notion de philosophie première dans la pensée de Husserl, en examinant son évolution et son rôle dans la constitution de la phénoménologie. Pour ce faire, elle propose une interprétation philosophique du fait essentiel de l'émergence et de la récurrence persistante, de la fin du XIXe siècle jusqu'au milieu des années 1930, de la notion de "philosophie première" dans la pensée husserlienne. L'adaptation par Husserl du terme ancien de “philosophia proté” à son approche philosophique innovante et radicale pose la question de la continuité et de la transformation de cette notion dans son œuvre et exige une réponse au paradoxe selon lequel un nouveau projet philosophique revendique, en même temps, un titre ancien de la tradition philosophique. Le texte est organisé autour d'un double axe : reconstruire les positions de Husserl sur le sujet dans certaines de ses œuvres principales et articuler les propositions conceptuelles husserliennes comme un quatrième moment historique de la “philosophie première”. Il s'agit d'éclaircir le statut du concept de philosophie première dans la perspective de Husserl, sans perdre de vue l'insertion de cette idée dans l'horizon plus large de l'histoire de la philosophie. Un des chemins méthodologiques à parcourir est de tracer l’évolution du concept en trois phases différentes, où chaque phase reflète une compréhension et une application distinctes du terme, tout en marquant un développement significatif de l'approche phénoménologique de Husserl. Ici, on souligne la généralisation du rôle fondateur attribué à la phénoménologie, d'abord limité aux sciences, et désormais étendu à la notion même de vie subjective concrète, qui recevra une élucidation de ses composantes structurelles ultimes à travers les descriptions phénoménologiques. La notion de philosophie première recèle ainsi le potentiel d'une analyse centrée sur la subjectivité monadique (sans ignorer le rôle de l'intersubjectivité transcendantale) comme centre rayonnant du sens de l'expérience. La thèse présente deux aspects qui seront importants pour comprendre la philosophie phénoménologique de Husserl comme “philosophie première”. Premièrement, elle offre une vision historiographique du concept en question, traçant ses racines et son évolution. Ce faisant, elle situe la reprise du terme par Husserl dans un contexte historique et philosophique plus large, tout en explorant comment il l'a redéfini et appliqué à son projet phénoménologique. Deuxièmement, elle introduit le thème de la primauté de la philosophie première sur la métaphysique, qui peut être compris de manière anticipée comme positionnant la phénoménologie de Husserl comme la discipline fondatrice qui précède et éventuellement justifie les enquêtes métaphysiques secondaires, en soulignant le changement méthodologique radical introduit par la réduction phénoménologique. Au-delà de cette considération historique, il sera montré que la philosophie première chez Husserl est une idée directrice rétro-référentielle, permettant à la phénoménologie de réfléchir sur son propre sens historique et méthodologique. En revisitant constamment cette notion, Husserl cherche à établir la phénoménologie comme la véritable philosophie première, distincte d'autres disciplines philosophiques comme le psychologisme, l'historicisme ou le naturalisme. La philosophie première devient ainsi une structure réflexive essentielle pour la constitution de la phénoménologie transcendantale.
Abstract
The argument presented in this research revolves around the concepts of phenomenology (descriptive and transcendental) developed by Edmund Husserl and supports the thesis that the concept of first philosophy, when applied to the phenomenological project, essentially pertains to the characterization of this project in its relation to the entirety of philosophical sciences. Thus, the present thesis explores the notion of first philosophy in Husserl's thought, examining its evolution and its role in the constitution of phenomenology. To do this, it offers a philosophical interpretation of the essential fact of the emergence and persistent recurrence, from the end of the 19th century to the mid-1930s, of the notion of "first philosophy" in Husserlian thought. Husserl's adaptation of the ancient term "philosophia proté" to his innovative and radical philosophical approach raises the question of the continuity and transformation of this notion in his work and requires an answer to the paradox wherein a new philosophical project claims, at the same time, an ancient title from the philosophical tradition. The text is organized around a double axis: reconstructing Husserl's positions on the subject in some of his main works and articulating Husserlian conceptual propositions as a fourth historical moment of “first philosophy.” It aims to clarify the status of the concept of first philosophy from Husserl's perspective, without losing sight of the insertion of this idea into the broader horizon of the history of philosophy. One of the methodological paths to be followed is to trace the evolution of the concept in three different phases, where each phase reflects a distinct understanding and application of the term while marking a significant development in Husserl's phenomenological approach. Here, the generalization of the foundational role attributed to phenomenology is highlighted, initially limited to the sciences and now extended to the very notion of concrete subjective life, which will receive an elucidation of its ultimate structural components through phenomenological descriptions. The notion of first philosophy thus harbors the potential for an analysis centered on monadic subjectivity (without ignoring the role of transcendental intersubjectivity) as the radiating center of the meaning of experience. The thesis presents two aspects that will be important for understanding Husserl's phenomenological philosophy as “first philosophy.” Firstly, it offers a historiographical view of the concept in question, tracing its roots and its evolution. In doing so, it situates Husserl's revival of the term within a broader historical and philosophical context, while exploring how he redefined and applied it to his phenomenological project. Secondly, it introduces the theme of the primacy of first philosophy over metaphysics, which can be understood in advance as positioning Husserl's phenomenology as the founding discipline that precedes and potentially justifies secondary metaphysical investigations, emphasizing the radical methodological shift introduced by the phenomenological reduction. Beyond this historical consideration, it will be shown that first philosophy in Husserl is a retro-referential guiding idea, allowing phenomenology to reflect on its own historical and methodological sense. By constantly revisiting this notion, Husserl seeks to establish phenomenology as the true first philosophy, distinct from other philosophical disciplines such as psychologism, historicism, or naturalism. First philosophy thus becomes an essential reflective structure for the constitution of transcendental phenomenology.

Campaigning for a United Ireland : The Irish Freedom/Irish Democrat, an Irish diaspora newspaper in London, 1939-1973

Doctorant·e
GARCIA Miki
Direction de thèse
GILLISSEN Christophe (Directeur·trice de thèse)
COQUELIN Olivier (Co-encadrant·e de thèse)
Date de la soutenance
22/05/2024 à 14:00
Lieu de la soutenance
Salle des Actes MRSH, Campus 1, Université de Caen Normandie
Rapporteurs de la thèse
BELL EMMA Professeur des universités Université Savoie Mont Blanc
FISCHER Karin Professeur des universités Université d'Orléans
Membres du jurys
BELL EMMA, Professeur des universités, Université Savoie Mont Blanc
COQUELIN Olivier, Maître de conférences, Université de Caen Normandie
FISCHER Karin, Professeur des universités, Université d'Orléans
GILLISSEN Christophe, Professeur des universités, Université de Caen Normandie
MOURLON FABRICE, Professeur des universités, UNIVERSITE PARIS 3 SORBONNE NOUVELLE
Résumé
Le sujet de cette étude est la tentative de situer l’Irish Freedom/Irish Democrat (IF/ID) basé à Londres et son organisation Connolly Club/Connolly Association (CC/CA) dans l’histoire du travail britannique. Afin de les replacer dans leur contexte, cette thèse documente le rôle du journal d'immigration et son influence en fournissant un aperçu complet de 1939 à 1973, en mettant l'accent sur la période qui a précédé la crise d'Irlande du Nord. Il y a eu diverses tentatives pour créer des journaux nationalistes de la diaspora en Angleterre dans le passé, mais elles ont toutes été éphémères. L'IF/ID est le journal politique de la diaspora irlandaise le plus ancien au monde. Comparé aux autres journaux de la diaspora irlandaise en Grande-Bretagne, ce journal était unique car il émergeait comme la voix d'un mouvement ouvrier - la première tentative sérieuse d'organiser politiquement les travailleurs irlandais pour lutter contre l'impérialisme dans le pays même. Leur objectif était d’unir les deux Irlandes en mobilisant les travailleurs britanniques. Lorsque la population ouvrière irlandaise était à son apogée, vers le milieu du XXe siècle, l'organisation, à travers son journal, tenta de fonctionner comme un organisateur en liant la question irlandaise au mouvement ouvrier. Afin de créer un mouvement, ils ont travaillé en étroite collaboration avec d’autres organisations et individus de gauche, tels que le Parti Communiste de Grande-Bretagne (CPGB), des membres du Parti travailliste, des républicains, des syndicalistes, entre autres. Cependant, le fait que chaque organe traitait différemment la question irlandaise a provoqué des confrontations et des schismes. Les organes de gauche ne constituaient guère un front uni, comme le reflétait leur réalité complexe dans les journaux. Cependant, au milieu d’une situation difficile et de ressources limitées, le journal et son organisation se sont efforcés de fonctionner au maximum dans le cadre existant de l’époque, en embrassant les masses de travailleurs, en influençant le mouvement ouvrier et en tentant finalement de démocratiser la Grande-Bretagne.
Abstract
The subject of this study is the attempt to locate London-based the Irish Freedom/Irish Democrat (IF/ID) and its organisation Connolly Club/Connolly Association (CC/CA) in the British labour history. In order to set them in context, this thesis documents the role of the immigrant paper and its influence by providing a comprehensive overview from 1939 to 1973, with a focus on the period that preceded the Northern Ireland crisis. There had been various endeavours to establish diaspora nationalist newspapers in England in the past, but they had all been ephemeral. The IF/ID is the longest-serving Irish diaspora political paper in the world. Compared to other Irish diaspora papers in Britain, this newspaper was unique as it emerged as a voice of a working-class movement - the first serious attempt to politically organise Irish working people to fight against imperialism in the very subject country. Their goal was to unite the two Irelands by moblising workers in Britain. When the Irish working population was at the height around the mid-twentieth century, the organisation through its newspaper attempted to function as an organiser by linking the Irish question to the labour movement. In order to create a movement, they closely worked with other left-wing organisations and individuals, such as the Communist Party of Great Britain (CPGB), Labour Party members, republicans, trade unionists amongst others. However, the fact that each organ handled the Irish question differently caused confrontation and schism. The organs of the left hardly constituted a unified front as their complicated reality reflected on the newspaper. Amidst the endless plight and limited resources, however, the newspaper and its organisation endeavoured to function to the fullest extent within the existing framework of the period, embracing masses of working people, influencing the labour movement and ultimately attempting to democratise Britain.

Parole et silence dans l oeuvre romanesque (2000-2015) de Manuel Rivas

Doctorant·e
CASTRO OLIVEIRA Celia
Direction de thèse
NOYARET Natalie (Directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
12/04/2024 à 14:00
Lieu de la soutenance
Caen LI160 (MLI)
Rapporteurs de la thèse
DIAZ ELVIRE Professeur des universités Université Poitiers
ESCUDERO XAVIER Professeur des universités Universite Artois
Membres du jurys
DIAZ ELVIRE, Professeur des universités, Université Poitiers
ESCUDERO XAVIER, Professeur des universités, Universite Artois
MERLO-MORAT PHILIPPE, Professeur des universités, Université Lumière Lyon 2
NOYARET Natalie, Professeur émérite, Université de Caen Normandie
PALOMAR GREGORIA, Maitre de conférences HDR Emerite, UNIVERSITE METZ PAUL VERLAINE
Résumé
Manuel Rivas est l’un des auteurs les plus reconnus de la littérature galicienne. Il a participé à la reconnaissance de sa région au niveau national et international car ses œuvres mettent à l’honneur le peuple galicien, sa langue et ses traditions. Cette étude s’attache à explorer la question de la parole et du silence dans cinq de ses œuvres en prose publiées entre 2000 et 2015, dans lesquelles l’oralité revêt une grande importance. Dans un premier temps, nous explorons les différents modes de prise de parole qui permettent de faire entendre un concert de voix. La deuxième partie est consacrée à l’identification de ces voix ainsi qu’à leur manifestation et leur rôle dans l’Histoire. Enfin, la dernière partie est l’occasion d’analyser les voix littéraires de Galice entendues ainsi que la conception de la littérature défendue par l’auteur.
Abstract
Manuel Rivas is one of Galicia's most renowned literary figures. He has contributed to the national and international recognition of his region through his works, which honour the Galician people, their language and traditions. This study explores the question of speech and silence in five of his prose works, published between 2000 and 2015, and in which orality plays a key role. The first part of the study explores the different ways in which speech occurs and how it turns into a chorus of voices. The second part focuses on identifying these voices, how they rise and become heard as well as their historical significance. Finally the last part is an opportunity to analyse the Galician literary voices heard in the novels as well as the author's view on literature.

Analyse socio-fonctinnelle du petit mobilier et du verre issus du site des Chesnats, La Chapelle-Saint-Mesmin (45) : production et consommation des produits manufacturés dans un site rural à la période carolingienne

Doctorant·e
BERTHON Amelie
Direction de thèse
BOURGEOIS Luc (Directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
27/03/2024 à 14:00
Lieu de la soutenance
Université de Caen - MRSH - salle des actes
Rapporteurs de la thèse
ARRIBET-DEROIN DANIELLE Maître de conférences HDR UNIVERSITE PARIS 1 PANTHEON-SORBONNE
SERDON-PROVOST VALERIE Maître de conférences HDR Université de Lorraine
Membres du jurys
ARRIBET-DEROIN DANIELLE, Maître de conférences HDR, UNIVERSITE PARIS 1 PANTHEON-SORBONNE
BOURGEOIS Luc, Professeur des universités, Université de Caen Normandie
CARTRON ISABELLE, Professeur des universités, Universite Bordeaux 3 M. de Montaigne
FELLER LAURENT, Professeur des universités, UNIVERSITE PARIS 1 PANTHEON-SORBONNE
HENIGFELD YVES, Professeur des universités, Université Nantes
MARTI RETO, Chercheur, Archäologie und Museum Baselland
SENSÉBY CHANTAL, Maître de conférences HDR, Université d'Orléans
SERDON-PROVOST VALERIE, Maître de conférences HDR, Université de Lorraine
Résumé
L’important corpus de petit mobilier découvert aux Chesnats (commune de La Chapelle-Saint-Mesmin, Loiret) a été l’occasion d’étudier un lot de près de 1 500 artefacts en métal, verre, os et céramique, datés entre le VIe et le XIe siècle, dans une occupation rurale d’apparence classique. Grâce à une contextualisation archéologique fine, nous avons pu mettre en évidence une dynamique de consommation fort différente d’une période à l’autre. Si le petit mobilier des VIe – VIIIe siècles est « ordinaire », avec un lot peu étoffé et peu varié, le corpus de la fin du VIIIe – IXe siècle est particulièrement « riche » : avec plus de 850 objets, il s’agit du corpus le plus important de Francie occidentale pour cette période. Le travail effectué, combinant des analyses typologiques et des biographies d’objets replacées d’abord dans le contexte du site, puis dans un contexte local, régional et extra-régional, a démontré le potentiel interprétatif des artefacts pour l’analyse fonctionnelle et culturelle d’un site. Nous avons donc mis en évidence des espaces artisanaux, dont un probable gynécée avec une chaîne opératoire complète, utilisant des techniques innovantes pour l’époque. De même, la présence de mobilier provenant des îles britanniques et des rives de la Baltique nous oriente vers un site fréquenté par une population étrangère. L’utilisation de courbes de datation pondérée et d’une géolocalisation datée quasiment appliquée à tous les types d’objet suggèrent également que l’objet archéologique est une source d’histoire économique, susceptible d’indiquer des périodes de croissance, de dynamisme dans la diffusion des marchandises et donc d’un accès au marché qui peut être très différent d’une région à l’autre. L’Orléanais semble ainsi être une zone très dynamique, notamment d’un point de vue agricole, artisanal et commercial. Une étude historique complète cette analyse afin d’évaluer si ces interprétations sont recevables. Ce travail nous a amené à considérer le statut du site à différentes périodes : il est ainsi proposé que le site des Chesnats, après avoir été un établissement agricole installé à proximité d’une villa antique, puisse devenir, au cours du IXe siècle, un centre de gestion d’un grand domaine carolingien, pièce maîtresse dans l’appareil commercial de l’Orléanais, lequel est fortement organisé par les empereurs carolingiens, leurs agents et les grandes abbayes de la moyenne vallée de la Loire. Si le site décline dès le milieu du Xe siècle avant une disparition au XIe siècle, c’est qu’il est la victime politique probable d’une refonte progressive du territoire, le fisc royal étant alors aux mains des Robertiens-Capétiens.
Abstract
The large corpus of small finds discovered at Les Chesnats (commune of La Chapelle-Saint-Mesmin, Loiret) provided an opportunity to study almost 1,500 artefacts made of metal, glass, bone and ceramics, dated between the 6th and 11th centuries, in a rural settlement of classical appearance. Thanks to a detailed archaeological contextualisation, we were able to highlight a consumption dynamic that varied greatly from one period to the next. While the small items of furniture from the 6th-8th centuries are 'ordinary', with a small and varied collection, the corpus from the late 8th-9th centuries is particularly 'rich': with over 850 objects, it is the largest corpus in West Francia for this period. The work carried out, combining typological analyses and object biographies placed first in the context of the site, then in a local, regional and extra-regional context, has demonstrated the interpretative potential of artefacts for the functional and cultural analysis of a site. We have therefore highlighted craft areas, including a probable textiles workshop with a complete operating chain, using innovative techniques for the period. Similarly, the presence of finds from the British Isles and the Baltic coast points to a site frequented by a foreign population. The use of dating curves and dated geolocalisation applied to all types of object also suggests that archaeological artefacts are a source of economic history, likely to indicate periods of growth, dynamism in the distribution of goods and therefore access to the market, which can be very different from one region to another. The Orléans region seems to be a very dynamic area, particularly from an agricultural, craft and commercial point of view. A historical study completes this analysis in order to assess whether these interpretations are valid. This work has led us to consider the status of the site at different periods: it is thus proposed that the Chesnats site, after having been an agricultural settlement set up near an ancient villa, may have become, during the 9th century, a centre for the management of a large Carolingian estate, a key element in the commercial apparatus of the Orléans region, which was highly organised by the Carolingian emperors, their agents and the large abbeys of the middle Loire valley. If the site declined from the middle of the 10th century before disappearing in the 11th century, this was because it was the likely political victim of a gradual reshaping of the territory, with the royal fiscus in the hands of the Robertiens-Capétiens.

La fin du citoyen

Doctorant·e
PERZOPIEL Guillaume
Direction de thèse
HOURCADE ANNIE (Directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
12/02/2024 à 14:00
Lieu de la soutenance
Salle de réunion IRIHS Bât. 7 2e étage 17 rue Lavoisier 76130 MONT SAINT-AIGNAN
Rapporteurs de la thèse
MOUGNIOTTE ALAIN Professeur des Universités INSPE LYON
NOEL-LEMAITRE CHRISTINE Maître de Conférences HDR Aix-Marseille université
Membres du jurys
CALLU MARIE-FRANCE, Maître de Conférences HDR, UNIVERSITE LYON 3 JEAN MOULIN
CHIROUTER EDWIGE, Professeur des Universités, Université Nantes
ENNUYER BERNARD, , Université Paris Cité
HOURCADE ANNIE, Professeur des Universités, Université de Rouen Normandie
MIQUEU CHRISTOPHE, Professeur des Universités, Universite de Bordeaux
MOUGNIOTTE ALAIN, Professeur des Universités, INSPE LYON
NOEL-LEMAITRE CHRISTINE, Maître de Conférences HDR, Aix-Marseille université
Résumé
Le mot citoyen semble avoir évolué au cours des dernières décennies en passant d’un usage nominal à un usage adjectival. Le citoyen n’aurait plus la place centrale qu’il pouvait occuper dans le fonctionnement des institutions de l’Antiquité grecque. Cela représente un indicateur important d’une évolution de la société et de son organisation depuis cette période. Le rôle du citoyen pourrait avoir changé et s’être réduit à la fonction minimale du vote. Il s’agirait de la dernière pratique politique, assez limitée, accessible au citoyen. Ce dernier pourrait donc tendre vers sa disparition. Pour autant, ARISTOTE définit l’être humain comme étant, par nature, un zoon politikon. De même, il fait de la pratique politique une des formes importantes de la vie heureuse et du bonheur. Or si le citoyen tend à disparaître et la pratique politique avec lui, cela pose la question pour l’être humain de sa possibilité à dépasser la première forme de bonheur, celle des plaisirs du corps. Plusieurs raisons pourraient expliquer cette disparition du citoyen. Il semble que le renversement du politique et de l’économie couplé à une confusion entre économie et chrématistique, ainsi qu’une formation défaillante du citoyen soient des explications pertinentes. La formation du citoyen se serait trop concentrée sur l’usage de la raison au détriment des affects. Ainsi, pour éviter la disparition du citoyen et lui permettre d’arriver à son objectif, sa fin, qui est la vie heureuse, il apparaît nécessaire d’explorer les nouvelles organisations économiques qui existent aujourd’hui, notamment autour des questions de propriété et de commun. Il faut également moderniser la formation du citoyen grâce aux théories contemporaines qui proposent notamment de prendre en compte les affects. Tout ceci conduirait à envisager une éthique renouvelée, une éthique citoyenne, pour permettre au citoyen de retrouver sa dimension d’être de raison et de passion, de personne sachant gouverner et être gouvernée pour aboutir à sa fin, la vie heureuse.
Abstract
The word citizen seems to have evolved over the last decades from nominal to adjectival usage. The citizen would no longer have the central place that he could occupy in the functioning of the institutions of Ancient Greece. This is an important indicator that society and its organisation have changed since then. The role of the citizen could have changed and been reduced to the minimal function of voting. It would be the last political practice, quite limited, accessible to the citizen. The latter could therefore tend towards its disappearance. However, ARISTOTLE defines the human being as being, by nature, a zoon politikon. Likewise, he makes political practice one of the important forms of happy life and happiness. However, if the citizen tends to disappear and political practice with him, this raises the question for the human being of his possibility of going beyond the first form of happiness, that of the pleasures of the body. The reasons that could explain this disappearance of the citizen would be a reversal of politics and economics coupled with a confusion between economics and chrematistics, as well as a faulty formation of the citizen. In particular, this would be too focused on the use of reason to the detriment of affects. Thus, to avoid the disappearance of the citizen and enable him to achieve his goal, his end, which is a happy life, it appears necessary to explore the new economic organizations that exist today, particularly around questions of property and in common. It is also necessary to modernize the formation of the citizen thanks to contemporary theories that suggest taking affects into account. All this would lead to considering a renewed civic ethic, an ethic to allow the citizen to rediscover his dimension of being of reason and passion, of a person who knows how to govern and be governed to succeed in his end, a happy life.

Les courants socialistes et communistes en France sous la IIIe République, du local au transnational, de la monographie à la prosopographie

Doctorant·e
CHUZEVILLE Julien
Direction de thèse
DUCANGE JEAN-NUMA (Directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
10/01/2024 à 14:00
Lieu de la soutenance
Salle du conseil, bâtiment A, Campus Mont Saint Aignan, Université de Rouen Normandie, Rue Lavoisier, 76130 Mont-Saint-Aignan
 
Rapporteurs de la thèse
CHRISTEN CAROLE Professeur des Universités Université Le Havre Normandie
MISCHI JULIAN Directeur de Recherche
Membres du jurys
BOUNEAU MARIE CHRISTINE, Professeur des Universités, Universite Bordeaux 3 M. de Montaigne
CHRISTEN CAROLE, Professeur des Universités, Université Le Havre Normandie
DOGLIANI PATRIZIA, , Université de Bologne (Italie)
DUCANGE JEAN-NUMA, Professeur des Universités, Université de Rouen Normandie
MISCHI JULIAN, Directeur de Recherche,
VIGREUX JEAN, Professeur des Universités, Universite de Bourgogne
Résumé
En étudiant l’histoire des différents courants du socialisme et du communisme en France depuis la défaite de la Commune de Paris jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, on met l’accent sur différents thèmes essentiels : l’internationalisme, les rapports avec le féminisme, l’analyse critique de l’impérialisme, l’anticolonialisme. Des éclairages détaillés sont apportés en particulier sur la période primordiale de l’unité socialiste, celle du Parti socialiste SFIO de 1905 à 1914 – dont sont issus par la suite tous les partis et groupes socialistes et communistes en France. Mon but est ici d’essayer de comprendre pour quoi militent ces socialistes, et comment ils le font. Leurs pratiques organisationnelles sont-elles en harmonie avec leurs objectifs politiques ? Comment analysent-ils le monde dans lequel ils vivent, et qu’ils veulent changer ? Quelle est la nature de leur internationalisme, affirmé jusque dans le nom de leur parti ? Quelle est leur place dans le mouvement ouvrier en général ? L’approche historique par diverses focales est complétée notamment par l’étude du militantisme à la base (les réunions de sections), l’attention aux parcours militants sur le temps long, et le regard des socialistes d’autres pays (par exemple en examinant l’attitude et les écrits de Rosa Luxemburg pendant l’affaire Dreyfus).
Abstract
Studying the History of the several socialist and communist currents in France since the defeat of the Paris Commune to the Second World War, the emphasis is on essential topics : internationalism, connections with feminism, the critical analysis of imperialism, anticolonialism. Detailed studies are in particular brought upon the primordial time of the socialist unity, the time of the Socialist party SFIO from 1905 to 1914 – from which are later formed all the socialist and communists parties and groups in France. My goal is to try to understand why those socialists campaign, and how they do it. Are their organizational practices consistent with their policy goals ? How do they analyze the world in which they live, and which they want to change ? What is the nature of their internationalism, affirmed even in the name of their party ? What is their place in the labor movement in general ? The historical approach through various focal points is supplemented in particular by the study of grassroots activism (section meetings), attention to militant journeys over the long term, and the perspective of socialists from other countries (for example in examining the attitude and writings of Rosa Luxemburg during the Dreyfus affair).

Engagement et révolutions en Ecosse. Culture et pratiques politiques du Covenant écossais (vers 1550 - vers 1690)

Doctorant·e
GRILLET Lucien
Direction de thèse
HAFFEMAYER STEPHANE (Directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
21/12/2023 à 14:00
Lieu de la soutenance
Institut de Recherche Interdisciplinaire Homme Société Bâtiment n° 7, 2° étage 17, rue Lavoisier 76130 Mont Saint Aignan Cedex
 
Rapporteurs de la thèse
CURELLY LAURENT Professeur des Universités Université de Haute-Alsace
PITTOCK MURRAY Professeur des Universités Université de Glasgow (UK)
Membres du jurys
BLAKEWAY AMY, ,
CURELLY LAURENT, Professeur des Universités, Université de Haute-Alsace
GHEERAERT-GRAFFEUILLE CLAIRE, Professeur des Universités, Université de Rouen Normandie
HAFFEMAYER STEPHANE, Professeur des Universités, Université de Rouen Normandie
HUGHES ANN, , Universié de Newcastle (R-U)
PITTOCK MURRAY, Professeur des Universités, Université de Glasgow (UK)
Résumé
À partir de la mise en place de la Réforme, l’Écosse de l’époque moderne connaît une série de soulèvements politiques qui sont parfois désignés comme étant des révolutions : en 1557-1560, 1637-1651 et 1688-1691. Cette étude doctorale est née d’une série d’interrogations à propos des soulèvements qui ont commencé à Édimbourg en juillet 1637. Nous pensons que le mouvement national de contestation qui s’est structuré en Écosse dans les années 1630-1640 a réactivé des solidarités politiques, religieuses et patriotiques aussi bien que sociales préexistantes, une culture du Covenant. Celle-ci reposait sur l’aspiration à rénover le royaume, à défendre les principes presbytériens de la Kirk ainsi que l’identité écossaise, quitte à contester les autorités si elles menaçaient l’héritage de la Réforme. Les fondements de cette culture se sont constitués dans les années 1550-1560, se structurant entre les années 1590 et 1630, induisant la création de communautés solidaires. Le développement de l’autorité centrale dans les trois royaumes Stuart visait à empêcher le développement de telles communautés. Les divisions entre Écossais à propos du projet politique pour le royaume font écho à d’autres tensions dans les Îles britanniques. Certains aspects de la culture politique du Covenant ont évolué, ont été marginalisés au cours du XVIIe siècle, alors que d’autres se maintinrent notamment par des pratiques folkloriques ou mémorielles. Les contemporains de cette période ont perçu le poids des Covenanters sur les événements. Ce terme, inventé en 1638 pour désigner les Écossais qui s’opposaient aux politiques de Charles Ier, mérite que l’on s’intéresse aux réalités qu’il recouvre. C’est pourquoi cette étude est envisagée sur le temps long, afin de prendre en compte des évolutions culturelles, politiques et religieuses aussi bien que des représentations, comme des mémoires ou de termes marquants comme l’expression « killing time ».
Abstract
From the years of the Reformation on, early-modern Scotland experienced a series of political upheavals that are sometimes presented as being revolutions, in 1557-1560, 1637- 1651 and 1688-1691. The main thrust of this study comes from a series of inquiries about the risings that began in Edinburgh in July 1637 and developed into a national contestation. We believe that the movement of the 1630s-1640 reactivated political, religious, patriotic as well as social solidarities that were the components of a political culture of the Covenant, set up in the kingdom during the 1550s and 1560s and structured in the 1590s - 1630s. This culture can be characterized by a common will to renovate the kingdom, to defend the Presbyterian principles of the Kirk, as well as by a common concern for what could be understood as being Scottish identity, and by the contestation of royal authorities if they seemed to threaten the heritage of the Reformation. While this culture allowed the creation of communities, the development of central authority in the three Stuart kingdoms in the 17th century aimed at preventing their development and, at times, their very existence. However, divisions amongst Scots about political projects of society also fed divisions in Scotland as well as in the British Isles. Consequently, some aspects of the aforementioned culture evolved and were marginalized until the end of the 17th century, while others disappeared and only remained in folklore or gestures of remembrance. Contemporaries of this period saw it as being marked by the Covenanters, a word invented in 1638 to depict the group of Scots that opposed the policies of Charles I. To allow a better understanding of what being a Covenanter meant, this study explores the involvement of some Scots in the defence of the Covenant in the long term, allowing the image of the Covenanters to be seen in a broader context, including through the prism of remembrance. It also focuses on the origin of keywords and expressions such as “covenant” or “killing time”.

L'enseignement de l'imparfait à des arabophones avec médiation de la langue arabe

Doctorant·e
AL HAIMI Maryam
Direction de thèse
LARRIVEE Pierre (Directeur·trice de thèse)
PATARD Adeline (Co-encadrant·e de thèse)
Date de la soutenance
21/12/2023 à 14:00
Lieu de la soutenance
Bibliothèque du CRISCO
Rapporteurs de la thèse
RICHARD ELISABETH Professeur des universités UNIVERSITE RENNES 1
STENKLOV Nelly Professeur Norwegian University of Science and Tech
Membres du jurys
LARRIVEE Pierre, Professeur des universités, Université de Caen Normandie
PATARD Adeline, Professeur des universités, Université de Caen Normandie
RICHARD ELISABETH, Professeur des universités, UNIVERSITE RENNES 1
STENKLOV Nelly, Professeur , Université de Caen Normandie
Résumé
De nombreuses études ont observé l’importance et l’effet de la langue maternelle dans les cours d’une langue étrangère mais celle-ci n’a pas été pleinement valorisée dans l’enseignement. Dans un cadre didactique expérimental, nous avons examiné chez des arabophones apprenants du FLE l’utilisation de la médiation par la langue arabe. Cette étude explore l’acquisition de l’imparfait sur le plan fonctionnel, qui constitue toujours un enjeu pour l’enseignement/apprentissage. Cette étude s’est penchée notamment sur l’assimilation des relations de simultanéité entre procès que l’imparfait permet de construire en contexte : la simultanéité totale, la simultanéité partielle et l’interruption. À travers un dispositif de constructions des connaissances associé à une approche médiative (et sans médiation pour le groupe contrôle) ainsi que des instruments de mesure initiaux et finaux, nous observons que la référence à la L1 arabe peut freiner l’appropriation de l’imparfait en induisant de la confusion et en provoquant un suremploi de l’IMP avec la simultanéité partielle et l’interruption. La principale difficulté réside dans les contextes perfectifs typiques du passé composé avec les verbes d’achèvement ainsi que dans les contextes imperfectifs atypiques de l’imparfait avec les verbes d’accomplissement. Le groupe expérimental a notablement moins bien réussi dans ces deux configurations, surtout lorsqu’elles se trouvaient dans un seul et même énoncé. Nous concluons ainsi que le transfert positif n’a été que très partiellement efficace, probablement du fait qu’il n’a pas pu être automatisé chez le groupe expérimental.
Abstract
Many studies have observed the importance and the effect of the mother tongue in foreign language classes, but it has not been fully valued in teaching. In an experimental didactic framework, we examined the use of mediation through the Arabic language among Arabic-speaking learners of French as a foreign language. This study focuses on the acquisition of the imperfect on the functional level, which is always a challenge for teaching/learning. This study focused in particular on the assimilation of the relations of simultaneity between processes that the imperfect may build in context: total simultaneity, partial simultaneity and interruption. Through a knowledge construction device associated with a mediative approach (and without mediation for the control group) as well as initial and final measurement instruments, we observe that the reference to the Arabic L1 can slow down the appropriation of the imperfect, by inducing confusion and causing overuse of the IMP with partial simultaneity and interruption. The main difficulty lies in typical perfective contexts of the passé composé with achievement verbs as well as in atypical imperfective contexts of the imperfect with accomplishment verbs. The experimental group performed notably less well in these two configurations, especially when they were found in a single utterance. We thus conclude that the positive transfer was only very partially effective, probably because it could not be automated in the experimental group.

Modernités du roman scientifique chez J.-H. Rosny aîné

Doctorant·e
HUMMEL Clement
Direction de thèse
DIAZ Brigitte (Directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
19/12/2023 à 14:00
Lieu de la soutenance
MRSH
Rapporteurs de la thèse
HUFTIER ARNAUD Professeur des universités Université polytechnique Hauts de France
PAGES ALAIN Professeur émérite UNIVERSITE PARIS 3 SORBONNE NOUVELLE
Membres du jurys
ANSELMINI Julie, Professeur des universités, Université de Caen Normandie
DIAZ Brigitte, Professeur émérite, Université de Caen Normandie
HUFTIER ARNAUD, Professeur des universités, Université polytechnique Hauts de France
PAGES ALAIN, Professeur émérite, UNIVERSITE PARIS 3 SORBONNE NOUVELLE
POTTIER JEAN-MICHEL, Maître de conférences, UNIVERSITE REIMS CHAMPAGNE ARDENNE
Résumé
J.-H. Rosny aîné (1856-1940) est l’auteur d’une importante somme littéraire, composée de romans, de nouvelles, d’articles publiés dans la presse et dans des journaux scientifiques. L’histoire littéraire retient sa participation à la contestation du naturalisme zolien, son implication au sein de l’Académie Goncourt dont il fut membre fondateur et Président, la maturité qu’il apporte au récit préhistorique grâce à son roman-phare La Guerre du feu, et d’innombrables textes qui contribuent aujourd’hui à le situer comme l’un des précurseurs, en France, de la science-fiction. L’intérêt d’un tel auteur ne tient pas tant à ce qu’il annonce, mais se situe plutôt dans la modernité littéraire qu’il théorise et met en pratique, au moment où, en France, l’art romanesque est en crise et le récit scientifique ne parvient pas à dépasser le modèle des Voyages Extraordinaires de Jules Verne. Cet ouvrage analyse en particulier les liens que cet auteur protéiforme entretient avec les sciences qui exercent chez lui une « passion poétique » et dont il se revendique comme étant le réformateur. S’il a pu produire différents essais de philosophie scientifique et présenter certaines de ses réflexions à l’Académie des Sciences, c’est par le biais du roman qu’il invente à la fois une science et une littérature modernes.
Abstract
J.-H. Rosny aîné (1856-1940) is the author of a large literary work, including novels, short stories, articles published in the press and in scientific journals. Literary history remembers his involvement in the dispute against Émile Zola's naturalism, his role in the Goncourt Academy, of which he was a founding member and President, the maturity he brought to prehistoric narratives through his seminal novel La Guerre du feu and numerous texts that now position him as one of the pioneers of science fiction in France. The interest of that author lies not so much in what he foreshadowed but rather in the literary modernity he both theorized and practiced at a time when the art of the novel was in crisis in France, and scientific storytelling struggled to move beyond the model set by Jules Verne's Voyages Extraordinaires. This work particularly analyzes the multifaceted connections that this versatile author maintained with the sciences, which held a “poetic passion” for him and to which he declared himself a reformer. While he produced various essays on scientific philosophy and presented some of his reflections to the Academy of Sciences, it’s through the medium of the novel that he invents both modern science and literature.

L'écriture de l'histoire et ses variations, chez Etienne Dolet : Francisci Valesii Gallorum Regis Fata / Gestes de François de Valois Roy de France.

Doctorant·e
ISANOVE Stéphane
Direction de thèse
ARNOULD JEAN-CLAUDE (Directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
15/12/2023 à 14:00
Lieu de la soutenance
Salle du Conseil de l'UFR de Lettres campud Mont Saint Aignan
Rapporteurs de la thèse
LAIGNEAU-FONTAINE SYLVIE Professeur des Universités Universite de Bourgogne
ROUDAUT FRANCOIS Professeur des Universités UNIVERSITE MONTPELLIER 3 PAUL VALERY
Membres du jurys
ARNOULD JEAN-CLAUDE, , Université de Rouen Normandie
LAIGNEAU-FONTAINE SYLVIE, Professeur des Universités, Universite de Bourgogne
LE GALL JEAN-MARIE, Professeur des Universités, UNIVERSITE PARIS 1 PANTHEON-SORBONNE
PROVINI SANDRA, Professeur des Universités, Université de Rouen Normandie
ROUDAUT FRANCOIS, Professeur des Universités, UNIVERSITE MONTPELLIER 3 PAUL VALERY
Résumé
Les Fata, poème en hexamètres latins, et sa « traduction » (selon l’auteur), Les Gestes, chronique en prose française, constituent l’œuvre historique d’Étienne Dolet, sur la période des guerres d’Italie. Alors que la valeur d’autres œuvres de l’auteur (Commentarii, Carmina) est reconnue, ces textes restent encore dans l’ombre. J’ai proposé de cerner d’abord leurs spécificités : sources et emprunts, structure, langue et genres. Il ressort que les Fata et les Gestes ne seraient peut-être pas, comme on l’avait pensé, des productions mineures qui se substituent à une œuvre historique de grande ampleur annoncée et jamais écrite, mais que l’un et l’autre correspondraient à un projet distinct : les Fata, à caractère épique, qui tendent à transposer les événements du règne de François Ier dans l’Antiquité,seraient l’aboutissement du parcours poétique de l’auteur ; les Gestes permettraient d’affirmer son engagement pour le français – le travail sur la formulation des emprunts à d’autres chroniques en témoigne. L’hypothèse d’une rédaction de la chronique en français antérieure au poème néo-latin reste posée. Le contenu historique de chacune des deux œuvres a ensuite été identifié et les prises de position de l’auteur commentées. L’écriture de l’histoire diffère sensiblement d’une œuvre à l’autre, sur la représentation du roi ou sur certains événements. Dans les Gestes, la part du politique s’affirme davantage. Œuvres paradoxales qui lient la célébration du souverain et la réflexion sur la défaite (Pavie), les Fata et les Gestes expriment les sentiments patriotiques de l’auteur, non sans subtilité parfois (avec notamment la figure du duc de Bourbon). Il apparaît finalement que cette entreprise historique et littéraire, et les variations qu’elle implique entre deux textes complémentaires, constituent une somme des ambitions et des combats d’Étienne Dolet.
Abstract
The Fata, a poem in dactylic hexameters, and its “translation”, Les Gestes, a French chronicle in prose completed by the author himself, constitute Etienne Dolet’s historical work on the Italian wars. While the worth of some other of his works (Commentarii, Carmina) is well-acknowledged, these two are still unrenowned. I first intend to identify and grasp their specificities : their sources, their borrowings, their structure, their language and their genres. It appears that both The Fata and Les Gestes, though many have thought they played second fiddle to the large-scale historical work that was never written, might actually correspond to two distinct projects : the Fata, of epic nature and supposedly aimed at transposing what happened during Francis I of France’s reign into the Antiquity era, would be the apex of the author’s poetic journey ; Les Gestes, on the other hand, would have been a way for the author to assert his commitment to the French language, as shown by how he author took hold of the borrowings from other chronicles. The question of whether the writing of the chronicle in French came before the neo-Latin poem is left unanswered. I then see to analyse the history as it appears in each of these two works, as well as how it is seen by the author. The writing of history is perceptibly different from one work to the other, regarding how the king is represented and some events. In Les Gestes, the political dimension is more asserted. The Fata and Les Gestes both paradoxically put together the celebration of the king and a reflection on defeat. They both are the expression of the author’s patriotism, sometimes ambiguous, e.g. when he speaks of the Duke of Bourbon. It appears that in the end, this historical and literary entreprise, as well as the variations that it entails in these two texts, constitute the sum of Etienne Dolet’s ambitions and battles.

Phénoménologie du Royaume, en suivant L'Etoile de la Rédemption de Franz Rosenzweig

Doctorant·e
MANCHON Marie-Fleur
Direction de thèse
DEPRAZ NATALIE (Directeur·trice de thèse)
FALQUE EMMANUEL (Co-directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
13/12/2023 à 14:00
Lieu de la soutenance
Salle des Actes, Institut catholique de Paris, 74 rue de Vaugirard, 75006 Paris (extérieur)
Rapporteurs de la thèse
BERNER CHRISTIAN Professeur des Universités Universite Paris 10 Paris-Nanterre
CATTIN EMMANUEL Professeur des Universités Sorbonne Universite
Membres du jurys
BERNER CHRISTIAN, Professeur des Universités, Universite Paris 10 Paris-Nanterre
CATTIN EMMANUEL, Professeur des Universités, Sorbonne Universite
CHALIER CATHERINE, Professeur des Universités, Universite Paris 10 Paris-Nanterre
DEPRAZ NATALIE, Professeur des Universités, Universite Paris 10 Paris-Nanterre
FALQUE EMMANUEL, Professeur des Universités, Faculte Lettres Institut Catholique Paris
MARION JEAN-LUC, Professeur des Universités, Sorbonne Université
Résumé
La question du Royaume s’invite en philosophie comme celle du sens et de la transcendance. L’homme fait l’expérience, en effet, que ni le monde qui passe, et en qui il trépasse, ni la terre qui le porte, et qui sur lui l’emporte, ne lui suffisent à vivre, ou à survivre. Plus il s’y engouffre, et en souffre, plus il rêve d’un ailleurs, désire une éternité, aspire à une échappée, à en crier. Mais si le Royaume n’est ni de ce monde ni de ce temps, ni n’apparaît visiblement, comment donc l’appréhender philosophiquement sans sombrer dans l’imaginaire ou s’immiscer dans le religieux ? Il faudrait qu’il se laisse reconnaître à travers des phénomènes qui le médiatisent, tout en demeurant, sans doute, impropres à en révéler tout le mystère. Or, précisément, au sein du chaos des tranchées de 1917, à l’heure où son théologoumen est sécularisé et perverti de toutes parts dans les grandes utopies impérialistes ou totalitaires que l’on sait, Franz Rosenzweig fait du Royaume de Dieu le cœur de sa « pensée nouvelle », dans un ouvrage magistral et original qui mêle philosophie et Révélation : L’Étoile de la Rédemption. On peut y lire entre les lignes que l’expérience d’une parole de vérité, d’une liturgie chantée ou d’un amour reconnu « fort comme la mort » y est révélation de son advenue. Gageons que sa description philosophique, dialogique et eschatologique, dissociée de toute dimension politique ou historique, mais puisant aux sources du judaïsme et du christianisme, peut être le point de départ d’une véritable phénoménologie du Royaume, en bonne et due forme. C’est à cette lecture-là que l’on s’emploie ici, jusqu’à montrer comment suivre L’Étoile, nous mène aussi, autrement qu’elle, à penser.
Abstract
The question of the Kingdom arises in philosophy just as the question of meaning and transcendence. Man's experience is that neither the passing world, in which he passes away, nor the earth that carries him, and which carries him away, are enough for him to live, or to survive. The more he is entangled in it, the more he dreams of somewhere else, desires eternity, longs to escape, cries out for it. But if the Kingdom is not of this world and not of this time, and does not appear visibly, then how can it be approached philosophically without sinking into the imaginary or intruding on the religious ? It would have to allow itself to be recognised through phenomena that mediate it, even if they remain inadequate to reveal the whole of its mystery. In the midst of the chaos of the trenches of 1917, at a time when his theologoumen was being secularised and distorted on all sides in the great imperialist and totalitarian utopias of which we are all aware, Franz Rosenzweig made the Kingdom of God the heart of his "new thought", in a masterly and original work that blends philosophy and Revelation: The Star of Redemption. We can read between the lines that the experience of a word of truth, a sung liturgy or a love recognised as "strong as death" is a revelation of its coming. We may hope that its philosophical, dialogical and eschatological description, dissociated from any political or historical dimension, but drawing on the sources of Judaism and Christianity, can be the starting point for a genuine phenomenology of the Kingdom, in due form. This is the kind of reading I am attempting here, as I show how following The Star of Redemption also leads us to think in a different way.

Rhétorique et informatique : à la source des humanités numériques

Doctorant·e
DEHUT Julien
Direction de thèse
BRUNET PHILIPPE (Directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
11/12/2023 à 09:30
Lieu de la soutenance
6 rue Thomas Becket, Batiment A, 3e étage, Salle du Conseil.
76130 Mont-Saint-Aignan
Rapporteurs de la thèse
GUICHARD ERIC Maître de Conférences HDR Enssib
VITALI-ROSATI MARCELLO Professeur des Universités Université de Montréal (UdeM)
Membres du jurys
BRUNET PHILIPPE, Professeur des Universités, Université de Rouen Normandie
CHIRON PIERRE, Professeur des Universités, UNIVERSITE PARIS 12 VAL DE MARNE
CUBAUD PIERRE, Professeur des Universités, CNAM (Paris)
GUICHARD ERIC, Maître de Conférences HDR, Enssib
LETONDAL CATHERINE, Maître de Conférences HDR, CNAM (Paris)
VARENNE FRANCK, Maître de Conférences, Université de Rouen Normandie
VITALI-ROSATI MARCELLO, Professeur des Universités, Université de Montréal (UdeM)
WORMS ANNE-LISE, Professeur des Universités, Université de Rouen Normandie
Résumé
Cette étude est consacrée aux liens entre l'informatique et la rhétorique, et plus particulièrement à la manière dont nous interagissons avec les interfaces. À cette fin, nous avons mobilisé une partie du corpus rhétorique antique que nous avons essayé de faire dialoguer avec certains écrits contemporains sur la question de l'interaction avec les interfaces informatiques. Nous avons ainsi d'abord interrogé la notion de rhétorique elle-même pour savoir s'il était envisageable de l'appliquer à l'informatique. Une fois ce cadre déterminé, nous avons cherché avec Cicéron, mais plus encore avec Aristote en quoi la perspective antique pouvait nous permettre de mettre en évidence certains mécanismes qui sont en jeu lors de notre utilisation des ordinateurs. Nous avons ainsi examiné le rôle du _decorum_, mais aussi de l'enthymème et de la métaphore. Chacune de ces notions que nous avons tenté d'approcher au plus près de la pensée de leurs auteurs nous permet d'éclairer la manière dont les utilisateurs comprennent quoi faire avec les interfaces des ordinateurs. Cette perspective nous permet également de mettre en évidence la présence de mécanismes implicites en leur sein, mais aussi certaines limites et même d'expliquer un certain nombre d'échecs à partir d'exemples. Une interface qui s'apparente à un traitement de texte a été ainsi réalisée dans le cadre de cette étude. Celle-ci permet notamment de produire des documents complexes indépendamment du format des fichiers. Il s'agit pour nous de valider un certain nombre de nos hypothèses et de proposer une application à notre démarche.
Abstract
This study is dedicated to the links between computing and rhetoric, and more particularly to the way we interact with interfaces. To this end, we have mobilized a part of the ancient rhetoric's corpus which we have tried to create a discussion with some contemporary writing on this issue. We first questioned the notion of rhetoric itself to see if it was possible to apply it to computer science. Once a framework was determined, we looked with Cicero, but even more with Aristotle to apprehend in what the ancient perspective could allow us to highlight some mechanisms that are at stake when using computers. We examined the role of the _decorum_, but also of the enthymeme and metaphor. We have tried to approach each of these notions as closely as possible to the thinking of their authors in order to allow us to shed light on how users understand what to do with computer interfaces. This perspective also allows us to highlight implicit mechanism, but also limitations and even failures from a number of examples. An interface similar to a word processor has been created in this study. This makes it possible to produce complex documents independently of the file format. It is for us to validate a number of our hypotheses and to propose an application to our approach.

Médiation éditoriale, promotion et diffusion en France d'Alejandra (Ernesto Sabato), Cent ans de solitude (Gabriel García Marquez) et Le Monde hallucinant (Reinaldo Arenas)

Doctorant·e
JIMENEZ MELO Nataly
Direction de thèse
POITRENAUD-LAMESI Brigitte (Directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
08/12/2023 à 14:00
Lieu de la soutenance
Salle des Actes- MRSH
Rapporteurs de la thèse
ESTEBAN ANGEL Professeur GRENADE - UNIVERSITAD DE GRENADA
GUERRERO GUSTAVO Professeur des universités Université de Cergy-Pontoise
Membres du jurys
CAMENEN GERSENDE, Maître de conférences, Université Gustave Eiffel
ESTEBAN ANGEL, Professeur , GRENADE - UNIVERSITAD DE GRENADA
GUERRERO GUSTAVO, Professeur des universités, Université de Cergy-Pontoise
POITRENAUD-LAMESI Brigitte, Maitre de conférences HDR Emerite, Université de Caen Normandie
SALAZAR INA, Professeur des universités, Sorbonne Université
Résumé
Ce travail s’inscrit dans le domaine de la diffusion de la littérature latino-américaine en France à la fin des années soixante, à travers une étude de cas des romans Alejandra, d’Ernesto Sábato, Cent ans de solitude, de Gabriel García Márquez et Le Monde hallucinant, de Reinaldo Arenas, publiés dans la collection « Cadre vert » aux Éditions du Seuil, entre 1967 et 1969. Cette étude analyse l’incidence du phénomène du « boom » de la littérature latino-américaine, et de la position de ces auteurs dans les champs littéraire, intellectuel et politique du continent dans les critères de sélection éditoriale et dans la diffusion de ces romans en France. Elle retrace et analyse le processus de publication de ces œuvres et le travail de médiation éditoriale à travers un examen des paratextes éditoriaux des objets-livres des éditions françaises. De même, cette étude examine l’accueil commercial et critique de ces œuvres à la lumière des pratiques de lecture et du secteur de l’édition de la littérature étrangère en France à la fin des années soixante.
Abstract
This work deals with the diffusion of Latin American literature in France in the late 1960s, through a case study of the novels On Heroes and Tombs, by Ernesto Sábato, One Hundred Years of Solitude, by Gabriel García Márquez and Hallucinations, by Reinaldo Arenas, published in the "Cadre vert" collection by Éditions du Seuil, between 1967 and 1969. This study analyzes the impact of the Latin American Boom as well as the position of these authors in the continent's literary, intellectual and political fields regarding the editorial selection criteria and the diffusion of these novels in France. It traces and analyzes the publication process of these texts and the work of editorial mediation through an examination of the editorial paratexts of the book-objects of the French editions. Furthermore, the study also examines the commercial and critical reception of these works in the light of reading practices and the foreign literature publishing sector in France in the late 1960s.

Des guerriers d’Odin aux chevaliers du Christ : la relation combattant/divinité au prisme de la christianisation dans la diaspora scandinave médiévale, IXe-XIVe siècle

Doctorant·e
BARABINO Victor
Direction de thèse
GAUTIER Alban (Directeur·trice de thèse)
LAVELLE RYAN (Co-directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
02/12/2023 à 14:00
Lieu de la soutenance
Amphi MRSH Université de Caen Normandie
Rapporteurs de la thèse
BREGAINT DAVID Professeur Norwegian University of Science
BUHRER THIERRY GENEVIEVE Professeur des universités UNIVERSITE PARIS 1 PANTHEON-SORBONNE
Membres du jurys
BAUDUIN Pierre, Professeur des universités, Université de Caen Normandie
BREGAINT DAVID, Professeur , Norwegian University of Science
BUHRER THIERRY GENEVIEVE, Professeur des universités, UNIVERSITE PARIS 1 PANTHEON-SORBONNE
GAUTIER Alban, Professeur des universités, Université de Caen Normandie
LAVELLE RYAN, Professeur , Université de Winchester
PENEAU CORINNE, Maître de conférences, UNIVERSITE PARIS 12 VAL DE MARNE
Résumé
Cette thèse se propose d’étudier les représentations qui sont données des relations entre les combattants et leurs divinités au sein de la diaspora scandinave à l’époque de l’adoption officielle du christianisme par les monarchies scandinaves émergentes. Elle s’intéresse à la transition d’un paradigme polythéiste à un paradigme chrétien dans ces représentations, à la lumière de sources textuelles scandinaves et non scandinaves, ainsi que de données archéologiques. L’étude se consacre tout d’abord à la représentation de la conversion des combattants au christianisme pour montrer comment guerriers et chefs de guerre ont progressivement inscrit leurs activités martiales dans une dévotion au dieu chrétien. Ensuite, les différentes catégories d’entités divines avec lesquelles les combattants construisent une relation sont examinées, que ce soit du côté des divinités masculines, des divinités féminines ou de figures surnaturelles intermédiaires (héros, saints). Enfin, les interactions combattant/divinité qui prennent place directement sur le champ de bataille sont étudiées, à la fois du point de vue de la matérialité des combats, de leur déroulement et de leur aboutissement eschatologique. En accordant une place importante aux transferts culturels qui s’opèrent au sein de la diaspora scandinave, cette thèse suggère que le changement de religion a profondément bouleversé le rapport que les combattants entretenaient avec la sphère du divin, faisant alors émerger en Scandinavie l’idée d’une guerre menée au nom de Dieu.
Abstract
The aim of this thesis is to study the representations of the relationship between fighters and their gods within the Scandinavian diaspora at the time of the official adoption of Christianity by the emerging Scandinavian monarchies. It examines the transition from a polytheistic to a Christian framework in these representations, in the light of Scandinavian and non-Scandinavian textual sources, as well as archaeological evidence. The study first looks at the representation of the conversion of fighters to Christianity, to show how warriors and warlords gradually made their martial activities part of a devotion to the Christian god. The thesis then examines the various categories of deity with which warriors developed a relationship, whether they be male deities, female deities, or intermediary supernatural figures (heroes, saints). Finally, the interactions between the fighters and the gods that take place directly on the battlefield are studied, from the point of view of the materiality of combat, its proceedings, and its eschatological outcome. By focusing on the cultural transfers that took place within the Scandinavian diaspora, this thesis suggests that the change of religion profoundly altered the relationship that fighters had with the sphere of the divine, leading to the emergence in Scandinavia of the idea of a war waged in the name of God.

Les préfets de Vichy : des serviteurs du régime ? (10 juillet 1940 - 20 août 1944)

Doctorant·e
SARAZIN Joanna
Direction de thèse
BOIVIN Michel (Directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
01/12/2023 à 14:30
Lieu de la soutenance
Université de Caen-Normandie, Campus 1, Bâtiment F, Salle Sh 027
Rapporteurs de la thèse
DARD OLIVIER Professeur des universités Sorbonne Université
WIEVIORKA OLIVIER Professeur des universités École normale supérieure Paris-Saclay
Membres du jurys
BOIVIN Michel, Professeur émérite, Université de Caen Normandie
DARD OLIVIER, Professeur des universités, Sorbonne Université
VINCENT MARE-BENEDICTTE, Professeur des universités, Université de Franche Comté
WIEVIORKA OLIVIER, Professeur des universités, École normale supérieure Paris-Saclay
Résumé
Cette monographie s’intéresse à la carrière des préfets en situation et en action sous l’Etat français, à l’échelle de tous les départements de métropole, Corse incluse, du 10 juillet 1940 au 20 août 1944. Elle invite à s’interroger sur les nombreux parcours originaux propres à la période étudiée et les rapports que les préfets entretiennent avec le régime de Vichy, la façon dont ils exercent leurs fonctions et leur autorité dans leur département, leurs attitudes face à la Résistance. En d’autres termes, qu’est-ce qu’être préfet de Vichy dans un contexte de guerre et d’occupation du territoire par l’ennemi. Quel est le degré de soumission des préfets au nouveau régime mis en place au lendemain de la défaite ? En quoi les opinions, les comportements et les attitudes des préfets de Vichy ont-ils influencé l’évolution de leur carrière ? Ceci amène à considérer leur mobilité et à effectuer des comparaisons entre départements d’une part et entre zone occupée et zone libre d’autre part. Au total, 245 préfets ont été en poste sous Vichy, dont les préfets de la Troisième République en fonction au 10 juillet 1940 et les préfets nommés, installés par Vichy et ayant occupé un poste territorial entre le 10 juillet 1940 et le 20 août 1944. Dès la mise en place de l’Etat français, les préfets se trouvent confrontés aux conséquences de la défaite et aux premières mesures vichystes de reprise en main. Celles-ci se traduisent notamment par une volonté du nouveau régime de « purifier » le corps préfectoral en procédant notamment à de nombreux mouvements préfectoraux caractérisés par des mutations et des relèvements de fonction dès l’été 1940 puis tout au long du régime. Ce corps préfectoral rénové, accueillant des nouveaux venus non issus de la carrière, permet au régime de mettre en œuvre sa politique de Révolution nationale. Les préfets doivent donc exécuter cette politique, qui se radicalise de plus en plus dès 1942, tout en étant eux-mêmes contrôlés par les autorités de Vichy. On distingue alors différents destins des préfets de Vichy avec, pour certains, la volonté de préserver leur carrière. Ainsi, des préfets choisissent de continuer à servir le régime, parfois en se radicalisant, et d’autres, plus minoritaires, choisissent de résister par divers moyens, plus ou moins engagés. Toutefois, les destins des préfets de Vichy sont de nouveaux bouleversés à la Libération avec une nouvelle épuration du corps préfectoral cette fois dans une volonté de faire oublier les serviteurs de l’Etat français.
Abstract
This monograph focuses on the career of prefects in situation and action under the French State, at the level of all departments of mainland France, Corsica included, from July 10, 1940 to August 20, 1944. It invites us to question on the many original paths specific to the period studied and the relationships that the prefects maintained with the Vichy regime, the way in which they exercised their functions and their authority in their department, their attitudes towards the Resistance. In other words, what does it mean to be prefect of Vichy in a context of war and occupation of the territory by the enemy. What is the degree of submission of the prefects to the new regime put in place following the defeat ? How did the opinions, behaviours and attitudes of Vichy prefects influence the development of their careers ? This leads us to consider their mobility and to make comparisons between departments on the one hand and between occupied zone and free zone on the other. In total, 245 prefects were in office under Vichy, including the prefects of the Third Republic in office on July 10, 1940 and the appointed prefects, installed by Vichy and having occupied a territorial post between July 10, 1940 and August 20, 1944. As soon as the French State was established, the prefects found themselves confronted with the consequences of the defeat and the first Vichy measures to take control. These are reflected in particular by a desire of the new regime to « purify» the prefectural body by carrying out in particular numerous prefectural movements characterized by transfers and changes in function from the summer of 1940 then throughout the regime. This renovated prefectural body, welcoming newcomers not from career backgrounds, allows the regime to implement its policy of National Revolution. The prefects must therefore execute this policy, which became more and more radical from 1942, while being themselves controlled by the Vichy authorities. We then distinguish different destinies of the Vichy prefects with, for some, the desire to preserve their careers. Thus, prefects choose to continue to serve the regime, sometimes by becoming radicalized, and others, more in the minority, choose to resist by various means, more or less committed. However, the destinies of the Vichy prefects were once again disrupted at the Liberation with a new purge of the prefectural body, this time in a desire to make the servants of the French State forget.

De l'image documentaire au tableau photographique. Pour une photographie compréhensive

Doctorant·e
GAY Olivia
Direction de thèse
CRISTOFOVICI Anca (Directeur·trice de thèse)
VLADOVA TANIA (Co-directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
30/11/2023 à 14:00
Lieu de la soutenance
MLI, 161, Campus 1, Université de Caen-Normandie
Rapporteurs de la thèse
BAZIN PHILIPPE Chercheur HDR ENSAE
KEMPF JEAN Professeur émérite Université Lumière Lyon 2
Membres du jurys
BAZIN PHILIPPE, Chercheur HDR, ENSAE
CRISTOFOVICI Anca, Professeur émérite, Université de Caen Normandie
EDWARDS PAUL, Maître de conférences HDR, UNIVERSITE PARIS 7 PARIS DIDEROT
KEMPF JEAN, Professeur émérite, Université Lumière Lyon 2
LAURENT Jerome, Professeur des universités, Université de Caen Normandie
MAIGNE CAROLE, Professeur des universités, Université de Lausanne UNIL
VLADOVA TANIA, Enseignant à l'école ESADHAR, ESADHAR - Ecole Supérieure d'art et désign Le Havre-Rouen
Résumé
Cette thèse en création-recherche prend essentiellement trois formes : le présent document théorique, un corpus d’images photographiques intitulé Images photographiques, 1997-2023, ainsi qu’un journal de bord retraçant l’évolution du projet. La réflexion théorique trouve sa source dans mon expérience personnelle et le cheminement d’une image documentaire vers une photographie picturale à partir d’une approche que je définis ici comme une « photographie compréhensive ». La méthodologie s’appuie sur la démarche sociologique compréhensive élaborée par Max Weber au XIXème siècle qui place la relation avec le sujet au coeur du processus de recherche. Le document théorique s’articule autour de trois chapitres conçus au cours de la recherche intitulés : Traverser le territoire, Accueillir le soin et Se situer dans la recherche. La première partie a pour objet l’étude de la représentation d’un territoire vaste et étendu, le Grand Est, conçue sous la forme d’une traversée et à partir du regard de ses habitant.e.s. La deuxième partie a pour objet l’étude de la représentation des métiers du soin dans le contexte d’une France fragilisé par la crise sanitaire. Cette partie convoque le lien entre tradition picturale et photographie documentaire pour mettre en lumière le travail des soignant.e.s exerçant « à domicile ». Enfin la troisième partie interroge les manières de rendre visible le travail de femmes chercheuses en science de l’Université de Caen-Normandie. Elle se clôt par une ode à la relation entre lumière et idées, photographie et tableau, dans le hors-cadre de la Fondation des Treilles, un lieu dédié à réunir l’art et la science, situé dans un paysage naturel de Provence. Avec ces trois chapitres, mon objectif est d’explorer dans quelle mesure le « soin » de l’image, fondé sur le lien intrinsèque entre photographie et peinture, permet de penser et magnifier le soin au sujet à partir d’une représentation compréhensive de la vie humaine. Au final, mon travail plastique prend la forme d’une édition dans laquelle seront réunis des extraits du document théorique, la publication du corps photographique dans sa totalité, et des extraits du journal de bord. Dans le cadre de cette soutenance et dans l’attente de pouvoir concrétiser ce projet d’édition, je présente une série de tirages photographiques extraits du corpus final, déployés dans une salle de l’Université tel un grand livre ouvert.
Abstract
This thesis in creative arts is presented under three forms: the present theoretical document, the body of photographic images entitled Photographic images, 1997-2023, and the journal tracing the evolution of the project. The theoretical reflection draws from my personal experience and my trajectory from a documentary image to a pictorial photographic approach, based on an approach that what I define here as "comprehensive photography". The methodology is based on grounded in the comprehensive sociological approach developed by Max Weber in the 19th century, which places the relationship with the subject at the heart of the research process. The theoretical document is structured around three chapters developed [during] in the course of the research: Crossing the territory; Welcoming care and Situating yourself in a research. The first part examines the representation of a vast and extensive territory of France, theGrand Est, as seen through the eyes of its inhabitants. The second part examines the representation of care professions in the context of a France weakened by the health crisis. This part draws on the link between pictorial tradition and documentary photography to shed light on the work of home-based caretakers. Finally, the third part looks at ways of making visible the work of women scientists at the Université de Caen-Normandie. It closes with an ode to the relationship between light and ideas, photography and painting, in the setting of the Fondation des Treilles, a place dedicated to bringing art and science together, set in a natural landscape in Provence. In the end, my plastic work will take the form of an edition in which extracts from the theoretical document, the publication of the photographic body in its entirety, and extracts from the logbook will be brought together. As part of this thesis, and in anticipation of being able to bring this publishing project to fruition, I am presenting a series of photographic prints taken from the final corpus, and displayed in the University space like a large open book.

Les versions vocales du conte Cendrillon du XVIIIe siècle à nos jours : le chemin vers l'incarnation musicale ?

Doctorant·e
TALBOT Caroline
Direction de thèse
LECHEVALIER Claire (Directeur·trice de thèse)
ANGER VIOLAINE (Co-directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
25/09/2023 à 09:00
Lieu de la soutenance
Université de Caen, MRSH, salle des Actes
Rapporteurs de la thèse
BARA OLIVIER Professeur des universités Université Lumière Lyon 2
MARTIN ROXANE Professeur des universités Université de Lorraine
Membres du jurys
ANGER VIOLAINE, Maître de conférences HDR, Université d'Évry-Val d'Essonne
BARA OLIVIER, Professeur des universités, Université Lumière Lyon 2
DUCREY GUY, Professeur des universités, Université de Strasbourg
LAPLACE-CLAVERIE HELENE, Professeur des universités, Université de Pau et des Pays de l'Adour
LE BLANC JUDITH, Maître de conférences, Université de Rouen Normandie
LECHEVALIER Claire, Professeur des universités, Université de Caen Normandie
MARTIN ROXANE, Professeur des universités, Université de Lorraine
Résumé
Le conte Cendrillon rencontre un succès sans précédent sur la scène, et particulièrement la scène vocale, au vu du nombre de ses adaptations. Ces spectacles aux genres variés témoignent de l’évolution des goûts d’un public exigeant depuis le XVIIIe siècle, qui participe à modeler l’image de la jeune femme maltraitée et son histoire. Cet ouvrage s’intéresse aux raisons de ce triomphe immodéré que rencontrent ces Cendrillon[s] lyriques, et surtout l’apport essentiel qu’apporte le rôle dramaturgique du chant dans la métamorphose progressive du conte. Ces versions vocales finissent même par supplanter les sources écrites de façon durable dans l’imaginaire collectif. Ce travail analyse notamment les partitions et les livrets de sept œuvres, échantillon représentatif de cette multitude. Grâce à la voix chantée, ces œuvres ambiguës, répondant à des critères stylistiques divers, se construisent contradictoirement autour d’un lien qui les relie : le cheminement sinueux de Cendrillon vers l’acquisition probable de son identité. Cette révélation progressive illustre peut-être le processus d’incarnation musicale, plaisir ultime qui réunirait le public et les artistes dans la communion, le temps d’une représentation.
Abstract
The fairytale of Cinderella knows an unprecedented success on the stage, and particularly on the vocal stage, given the number of adaptations. These performances in a variety of genres bear witness to the changing taste of a demanding public since the 18th century, helping to shape the image of the abused young woman and her story. This thesis looks at the reasons for the immoderate triumph of these lyrical Cinderella[s], and above all the essential contribution made by the dramaturgical role of song in the gradual metamorphosis of the tale. These vocal versions even ended up supplanting the written sources in a lasting way in the collective imagination. The study analyses the scores and librettos of seven works, a representative sample of the multitude. Thanks to the singing voice, these ambivalent works, which meet a variety of stylistic criteria, are built contradictorily aroung a link that binds them together : Cinderella’a winding journey towards the probable acquisition of her identity. This gradual revelation perhaps illustrates the process of musical incarnation, the ultimate pleasure that brings the audience and the artists together in communion for the duration of a performance.

Le STO à hauteur d'homme. Des Ornais en Allemagne (1942-1945)

Doctorant·e
BEUCHET Sebastien
Direction de thèse
ROUQUET Francois (Directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
19/09/2023 à 14:00
Lieu de la soutenance
Salle des actes MRSH Université de Caen
Rapporteurs de la thèse
BORIES-SAWALA HELGA Professeur UNIVERSITE BREMEN
GRENARD FABRICE Chercheur HDR Fondation de la Résistance
Membres du jurys
BORIES-SAWALA HELGA, Professeur , UNIVERSITE BREMEN
FAUROUX CAMILLE, Maître de conférences, Université Toulouse Jean Jaurès maison de la Recherche
GRENARD FABRICE, Chercheur HDR, Fondation de la Résistance
ROUQUET Francois, Professeur des universités, Université de Caen Normandie
SIMONIN ANNE, Directeur de recherche au CNRS, EC HAUTES ETUDES SCIENCES SOC
Résumé
Plus de 3 200 Ornais rejoignent sous la contrainte entre septembre 1942 et juin 1944 les quelques 600 000 à 650 000 Français requis pour le travail obligatoire en Allemagne. Ce phénomène social de masse, longtemps ignoré des historiens, a profondément bouleversé la société française et impacté les territoires. À partir de l’exemple ornais, département marqué par sa ruralité et sa faible industrialisation, nous avons démontré la distorsion entre les politiques nationales de réquisition des travailleurs forcés pour le Reich impulsées d’en haut et les réalités de leurs perceptions et réceptions par ceux qui sont chargés de leur application sur le terrain. Comment ces acteurs transposent-ils cette politique malgré les particularismes locaux ? Quelle part d’autonomie conservent-ils face aux pressions de l’occupant et aux injonctions de la préfecture régionale ? Comment les recrutements massifs de travailleurs fragilisent-ils l’économie départementale et divisent-ils le corps social avant de susciter résiliences et oppositions ? À partir de l’exploitation d’un corpus de témoignages d’anciens requis, notre thèse porte sur l’expérience vécue de travailleur forcé en Allemagne « vue d’en bas » et au quotidien (travail, logement, alimentation, temps libre…), les relations avec les autres Français présents en Allemagne et avec les travailleurs étrangers au camp ou à l’usine. Les relations complexes avec le peuple ennemi, les multiples formes oppositions et leur répression ne sont pas oubliées. Nos analyses s’affranchissent des limites chronologiques de l’unique période d’exil outre-Rhin. Les prémices du départ (recensement, convocation), les questions du consentement ou du non-consentement, le voyage et l’arrivée des requis jusqu’à leur lieu d’exil sont au cœur de nos recherches. Les différentes formes de la libération des STO, leur rapatriement d’Allemagne et leur réinsertion professionnelle, sociale et familiale sont également analysées. La construction du récit de cette expérience intime constitue le fil directeur de notre thèse. Son étude montre que les mémoires individuelles du STO sont des mémoires « rhizome » qui se nourrissent du récit collectif forgé dès 1945 par la puissante Fédération des Déportés du Travail (FNDT) tout en prenant une certaine distance, parfois critique, avec cette mémoire communautaire et militante. Les traces du STO, parfois fugaces, dans les mémoires familiales révèlent la difficile transmission intergénérationnelle du vécu de ces hommes, source d’oubli et/ou de souvenirs reconstruits.
Abstract
Between September 1942 and June 1944, more than 3,200 Ornais men were forced to work for the Compulsory Work Service (STO) in Germany, among 600,000 to 650,000 French from other departments. This mass social phenomenon, long ignored by historians, has profoundly upset French society and has had a lasting impact on French territories. Drawing on the example of Orne, a department characterized by its rurality and its weak industrialization, we have shed light on the gap between the national policies of requisitioning forced laborers for the Reich, driven “from above”, and the way these policies were perceived and received by those responsible for their application in the field. How did these actors implement this policy despite local idiosyncrasies? How much autonomy did they retain despite being pressured by both the occupier and the regional prefecture? How did the massive recruitment of workers weaken the local economy and divide the social body, before it was met with both resilience and opposition by the population? Based on a corpus of testimonies from former French workers, our thesis studies the lived experience of forced labor in Germany as “seen from below” in everyday life (work, housing, food, free time, etc.), and relations with other French people and foreign workers in camps or factories in Germany. This thesis also tackles the complex relationships with the enemy, the multiple forms of opposition to the STO and their repression. Our analyzes are not confined to the chronological limits of the period of exile across the Rhine. We study what happened before people left (census, summons), whether they consented or not, how they journeyed and how they arrived in their place of exile. We also analyze the different ways the forced labour was discharged from STO, as well as their repatriation from Germany and their professional, social and family reintegration. Telling the story of this intimate experience is our goal. Our thesis intends to show that the individual memories of the STO are "rhizome" memories that feed on the narrative forged in 1945 by the Federation of Labor Deportees (FNDT) - a powerful, political, collective memory on which we keep a critical eye. The somewhat fleeting traces of the STO in family memories reveal the difficult intergenerational transmission of this intimate experience lived by the fathers, who more often then not forget or reconstruct memories.